Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
Archives
Derniers commentaires
22 mai 2008

Ite issa est...

Suite du post précédent dont l'auteur est un de mes collègues, préoccupé par l'avenir du monde, la lutte des classes, l'éternité et quelques autres choses... Nous voici à table ; en ouvrant la carte, je frôle le divorce, tant le prix de la moindre salade menace l’équilibre bancaire de notre ménage, équilibre déjà bien mis à mal par la crise boursière ; entre autre… Je suis tenté par le Beluga à 1200 € ; mais mon ascétisme naturel me pousse à me rabattre sur un simple plat de loup grillé. Les enfants goûtent avec joie les spaghettis les plus chères de France et de Navarre ; P. frémit à l’idée de ce que son co-locataire penserait des tarifs pratiqués dans cet estaminet. D'autres clients déjeunent à quelques mètres de nous ; ce qui prouve au moins deux choses : ils sont comme nous, et nous sommes comme eux ; nous déjeunons à midi ! Ô perfection de la création, les hommes sont donc tous semblables en certaines choses. Quelques yachts passent au large. Un photographe arrive, quelques starlettes se pavoisent devant son objectif. Espèrent-elles finir dans quelque magazine ; vanitas vanitatum, et omnia vanitas ! Me voici allongé sur un matelas de plage, les chatons jouent dans le sable. A. s’énerve contre la mer qui détruit son château ; autre découverte : mon fils n’est pas Moïse, la mer ne s’écarte pas devant ses pas. Je me plonge dans ma lecture du moment, les Sermons de Bossuet. J’attaque par le « Sermon sur l’impénitence finale ». Hasard ou nécessité, je tombe sur la parabole du mauvais riche. Au même moment, arrive un groupe de jeunes, la vingtaine radieuse, habillés à la dernière mode, la démarche assurée de l’habitué des lieux ; ils s’affalent sur un canapé demandent quelques couvertures car le vent est frais en ce début Mai. Puis ils commandent victuailles et boissons, un grand seau à glace plein de bouteilles de jus de fruits et de champagne. Et je pense au pauvre Lazare ; le connaissent-ils seulement ? Non, sans doute ; pour eux, Lazare ne doit être qu’un saint doublé d’une gare. Et je songe à une performance qui, à n’en pas douter, resterait à jamais dans l’histoire de la « Voile Rouge » : s’emparer du micro du dj et rappeler à cette jeunesse dorée ces paroles de l’évangile : « mon fils, rappelez-vous que vous avez reçu vos biens dans votre vie, et que Lazare n’y a eu que des maux ; c’est pourquoi il est maintenant dans la consolation et vous dans les tourments ». En attendant, nous rentrons à la maison de P., et je me promets d’apprendre à mes enfants ce qu’est la cause du peuple, afin qu’ils reprennent le flambeau de la lutte prolétarienne et que brille la pensée révolutionnaire pour les siècles des siècles.
Publicité
Commentaires
S
Ben pour l'instant, c'est peu comme si je faisais de la figuration dans un film de Rohmer: ça flatte mon ego, d'autant que je vois que vous êtes au moins 3 à m'avoir lu... Bref, sûrement plus d'entrées que le Rayon Vert ;-)
Répondre
A
Sami, c'est quand que tu ouvres ton blog?<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Alexia
Répondre
P
Oui ce n'est pas le même style (-: ... D'autres amateurs ?
Répondre
B
Il est clair que cela nous change de ta prose habituelle...;-)
Répondre
After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
Publicité
Publicité