12 janvier 2009
Ni centre, ni empereur...
Enfin, il y a quelque chose qui manque dans cette prospective : la limitation naturelle des ressources de la terre qui constitue une épée de Damoclès pour tout développement économique qui s'appuie sur le pillage de la planète.Ben en fait, ca y est... mais un peu en filigranne. C'est précisément ce qui va conduire aux instabilités dans l'hyperempire. La rareté des ressources va entrainer des tensions entre groupes d'influence, des luttes d'abord souterraines puis ensuite ouvertes pour le contrôle des ressources naturelles. Ca va mettre à très rude épreuve les liens sociaux et la cohésion des sociétés. Avec le risque de conflits violents voire d'un conflit global. C'est ce que décrit Attali sous la forme d'une évolution vers un "hyperconflit":
Quatre grands types de conflits éclateront dans ce monde dérégulé. Les guerres de rareté tout d'abord, liées au contrôle du pétrole et de l'eau. Les deux tiers du pétrole consommé par les Etats-Unis viennent de l'extérieur du territoire américain ; cela conduira encore longtemps l'Amérique à chercher à accroître son contrôle au Moyen-Orient et en Asie centrale. Avec l'épuisement progressif de leurs ressources, ces guerres pourraient également toucher des pays comme le Vénézuela, le Nigeria, le Congo ou l'Indonésie.Difficile d'être plus explicite non ? Personellement je mettrais plutôt en avant le problème l'énergie qui en réalité constitue la véritable crise de fond (avec de l'énergie, on résoud beaucoup de problèmes) que celui de l'eau. Mais c'est probablement l'eau qui mettra le feu aux poudres.En ce qui concerne l'eau, on estime aujourd'hui que 1,5 milliard de personnes ont difficilement accès à l'eau potable, et que c'est la moitié de la population mondiale qui connaîtra un tel manque en 2025. 145 nations ont une partie de leur territoire située sur un bassin transfrontalier. Le dérèglement du climat provoquera également des guerres pour occuper des terres restées ou devenues cultivables comme en Sibérie ou au Maghreb.
Bref, ce dont je suis certain c'est qu'en 2050 le monde ne sera par régi par un hyper-empire dirigé par quelques multinationales et des homoides nomades à l'âme Versaillaise. Il y a aura selon moi, encore et toujours une multitude de pôles d'influence et des réseaux toujours plus compliqués et ramifiés.Je ne crois pas à la vision d'un hyperempire au sens d'un machin monolithique, structuré comme pouvait l'être l'Empire Romain (et encore nous en avons une vision fausse). Ca sera plutot un conglomérat d'institutions, d'états, d'influences et de réseaux très mou et hétérogène mais qui aura les caractéristiques qu'attribue Attali à l'hyperempire. En clair, l'hyperempire n'aura pas de centre, ni d'empereur, mais que des "marches", des "seigneurs", des "réseaux" et regnera grace à une énorme "soft power". Et, en ce sens, on est déjà en train d'y entrer. C'est la thèse qui sous tend mes deux premiers posts sur ce sujet (voir ici et là).
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