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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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2 novembre 2009

La crise financière est t'elle vraiment finie ? (1/3)

Le job d'une banque centrale c'est de fixer les taux directeurs, c'est à dire le loyer plancher de l'argent. Les taux régulent le prix de l'argent et donc règlent l'équilibre entre la cigale (qui a tendance à emprunter et à consommer) et la fourmi (qui a tendance à épargner).

Quand on baisse les taux, on facilite l'emprunt. Ca met donc plus de liquidités en circulation ce qui peut favoriser l'investissement et la consommation. Mais le risque d'une baisse des taux, ce sont les bulles car, c'est bien connu, la bulle est le débouché naturel des liquidités... Et les bulles finissent toujours par éclater: krach de 1987, bulle Japonaise en 1989, la crise asiatique de 1997 et enfin la bulle immobilière américaine récemment.

L'éclatement de la bulle entraine alors une dévalorisation des actifs: des ronds "s'évaporent" (en pratique une partie disparait et le reste est redistribué des investisseurs "naifs" vers les "avisés"). Plein de gens perdant des ronds - qu'ils n'ont souvent jamais eu - l'impact d'un éclatement de bulle c'est au minimum "panique à bord" et ca peut aller jusqu'à un assèchement du crédit par manque de liquidités au niveau des banques ("crise de liquidités" qui entraine une pénurie du crédit).

Le remède c'est alors dans un premier temps d'injecter des liquidités pour parer au plus pressé et de baisser les taux d'intérêts pour relancer la machine. C'est ce que le Japon n'a pas fait lors de l'explosion de la bulle immobilière en 1989 et les japonais, qui étaient partis pour être les "créanciers du monde" ont glissé dans une atonie économique liée à une dépreciation des actifs: c'est la déflation. Et là, c'est pas bon du tout... 

Après l'explosion de la bulle Internet en 2000, Alan Greenspan a donc choisi la voie opposée: il fallait réagir vite en baissant les taux ce qui a eu pour effet de relancer la consommation aux USA. Beaucoup de gens se sont éxtasiés devant les "performances" de l'économie américaine durant ces années mais en réalité, le miracle Greenspan s'est construit sur une bulle de crédit sans relance des salaires. En effet, les américains ont principalement acheté des biens pas chers fabriqués en Chine à grand coup de cartes de crédits, ou bien ont souscrit des prêts pour acheter des logements. Leur taux d'épargne s'est effrondré en quelques années passant de plus de 10 % à un taux négatif (voir graphe ci dessous où on voit même leur changement de comportement tout récent). D'où l'énorme bulle qui nous a explosé à la tronche il y a deux ans.

personnal_savings_rate

Dans le cas présent, l'explosion fut d'une telle ampleur qu'il a fallu baisser considérablement les taux pour éviter un scénario noir (la spirale déflationniste et une vraie grosse dépression économique). Sur le graphe ci dessous on voit nettement la baisse des taux de la FED post bulle Internet et 11 septembre, puis la remontée des années 2004-2008 censée freiner l'inflation immobilière et enfin la chute depuis fin 2007 pour essayer de contrer la crise actuelle.

fed_rates

En pratique, tous les grands blocs économique ont réagi pareillement: ils ont du baisser les taux jusqu'à presque zéro:

ratesground_zero

Et là apparait un problème... car l'efficacité du remède "taux bas" est en fait d'autant plus faible que le taux est bas...

En effet, plus on s'approche d'un taux nul moins le baisser à de l'effet car les banques peuvent estimer que préter de l'argent c'est toujours prendre un risque et du coup elles facturent ce risque dans le taux qu'elles pratiquent. Or c'est ce taux qui compte pour les entreprises et les particuliers! On observe alors un écart entre le taux fixé par la banque centrale et le loyer de l'argent qui reflète la prime de risque fixée par les banques. L'argent restant cher, si la machine économique ralentit, il devient encore plus difficile de la relancer et la récession risque alors de se transformer en dépression.

Du coup, pour sortir de là il faut utiliser d'autres outils... 

A suivre...

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Commentaires
P
En gros ca veut dire que les gens épargnaient 10 % de leurs revenus... Ca parait beaucoup mais en France, le taux est de pas loin de 15 %.<br /> <br /> Référence: http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08207%C2
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T
Les américains avaient un taux d'épargne de 10 %, ok, mais de quoi ?
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T
Les américains avaient un taus d'épargane de 10 %, ok, mais de quoi ?
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P
Et puis il faut savoir entretenir le suspense... c'est l'art du "cliffhanger" (-:
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L
Excuse acceptée ;)
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