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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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22 avril 2010

Le Syndrome Caprica...

Préquel de l'épopée post-apocalyptique Battlestar Galactica, Caprica nous raconte la chute d'une société parvenue au sommet de sa gloire, prospère, incroyablement avancée au plan technique mais dont les enfants ont perdus tout repère et trompent leur ennui à grand coup d'orgies de sexe et de violence en réalité virtuelle. 

CapricaKeyArtIl y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette série qui, au fil des épisodes, nous dépeint un monde étranger et familier à la fois, si loin mais en même temps si proche de nous, obsédé par l'argent et la compétition (sportive ou économique) et où la diversité religieuse et ethnique s'exprime sous forme conflictuelle.

Dans cet univers, les jeunes sont tous paumés, au mieux un peu geek aculturés ou plus souvent accros aux plaisirs immédiats que peut leur procurer l'holoband, extrapolation ultime de l'Internet, des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Et comme dans les tragédies grèques, c'est de la rencontre entre d'une part la frustration et les tensions qui traversent cette société et d'autre part les blessures de quelques familles que naîtra le drame.

Ainsi le désarroi et l'absence de perspectives de la jeunesse dans une société matérialiste et opulente occupe une place de choix dans l'univers de Caprica. 

On retrouve dans cette oeuvre de fiction le diagnostic porté récemment par Anne Frémeaux ou Hannah Arendt sur la crise éducative qui traverse nos sociétés modernes: "Loin d'être un symptôme isolé, local, e lle traduit la désorientation d'un monde tourné exclusivement vers des buts marchands, des valeurs individualistes (au détriment du collectif), vers le faire-savoir plutôt que vers le savoir.". 

Le discours de Daniel Greystone présentant le prototype Cylon à ses associés (voir la vidéo ci dessous) est l'incarnation de cette dérive délétère qui ronge la société des Colonies. 

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Ca ne vous rappelle pas les multiples apologies de la compétition économique, de l'adaptation à tout prix et de la réduction des coûts déversées depuis des années par de nombreux responsables politiques et économiques ? Moi si... Comme le dit Anne Frémeaux, nous pédalons de plus en plus vite en nous nous demandant comment pédaler encore plus rapidement mais sans jamais nous interroger sur notre destination collective. Sur Terre comme sur Caprica, nous fonçons le nez dans le guidon, escamotant la question de la finalité au profit d'une recherche compulsive de la nouveauté et de la coolitude. 

A suivre...

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Commentaires
R
Ouch, impressionnant
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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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