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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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30 juin 2010

Singularité technologique (1/3)

Avez vous entendu parlé de la singularité technologique

halCe week end, un article du New-York Times était consacré au mouvements autour de la singularité technologique. Le concept est connu de tous les amateurs de SF: la singularité technologique c'est le moment où notre technologie parvient à se répliquer puis à se développer sans notre aide. C'est l'avènement de Skynet dans Terminator, des Cylons dans Battlestar Galactica, le dérapage de l'ordinateur dans le film I, Robot. C'est aussi le thème central de la série Fringe ou, sous une forme plus molle, l'arc qui sous tend Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, ou sous une forme plus dystopienne, le futur imaginé par Barjavel dans le Voyageur Imprudent...

En fait, dans la science fiction, la singularité technologique est en général associée à la fin de l'Humanité sous sa forme actuelle, dépassée par ses propres créations mécaniques ou biologiques voire culturelles. En fait, cette notion renvoie surtout à l'idée d'un progrès exponentiel de la technologie au sens large. 

Dans l'histoire des idées et des mythes, celle idée occupe une place à part: alors que nombre de mythes et idées proviennent du fond des ages, celle ci est l'enfant de la révolution industrielle. Durant des millénaires, les hommes n'ont eu qu'une capacité d'action infinitésimale sur la Nature mais cela a fondamentalement changé avec la révolution industrielle. L'idée d'un développement sans limite a pour la première fois trouvé une incarnation concrète.

Avec l'extraction de travail à partir des combustibles fossiles, le monde changea.

Nous sommes passés de Prométhée d'essence divine au Dr. Frankenstein, un être humain qui crée la vie par la Science...

Plus près de nous, quand j'étais enfant, on parlait de week ends en orbite, de bases lunaires et d'exporation interplanétaire. On révait à l'extension de la durée de vie, à la fin des maladies, et à une société où le confort matériel ne connaitrait pratiquement aucune limite, ce qui accessoirement permettrait de se débarasser du tripalium une fois pour toutes.

futur_fifties

Nous sommes en 2010 et depuis 1972, personne n'a remis les pieds sur la Lune et ce n'est apparemment pas près d'arriver. Un demi siècle après les années où l'homme marcha sur la Lune, on est bien loin des promesses des années 50 à 70. Et si l'on doit retenir un progrès majeur depuis les années 70, c'est l'essort des technologies de l'information qui ont transformé notre rapport au savoir mais aussi nos modes de production, y compris dans leurs aspects physiques (machines outils numériques, automatisation des processus de production, d'assemblage et de la logistique).

En revanche sur des plans plus fondamentaux comme la production d'énergie, rien de fondamentalement nouveau n'a été fait. Carnot est toujours actualité et le gros de l'énergie que nous consommons provient des combustibles fossiles carbonés. Même le nucléaire reste marginal dans notre consommation globale d'énergie...

De même, notre connaissance des lois physiques fondamentales qui gouvernent l'univers n'a pas été bouleversée depuis 30 ans même si nombre d'idées fort intéressantes se sont accumulées sur les étagères des bibliothèques. Cela ne veut pas dire que la Physique n'ait pas progressé mais nous n'avons pas compris comment se fait le mariage entre physique quantique et gravité et nous n'avons aucune idée de comment manipuler la structure de l'espace-temps (si tant est que cela soit possible).

Depuis la découverte de l'ADN et l'essort de la biologie moléculaire, une masse considérable de connaissances sur le vivant a été accumulée mais sans pour autant nous donner les clés pour éradiquer certaines maladies. Un article récent du New-York Times faisait justement remarquer que les retombées thérapeutiques du programme de séquencage du génome humain se faisaient toujours attendre... Le domaine de la santé regorge d'ailleurs d'exemples de problèmes non résolus: le cancer et le Sida bien sur mais aussi la tuberculose et plein d'autres maladies moins connues.

Grace à la révolution des technologies de l'information, nous sommes capables de modéliser des choses de plus en plus complexes mais cette science nouvelle n'en est qu'à ses débuts et peine encore à exprimer ses potentialités dans notre société. D'une part nous bloquons encore sur nombre de verrous mais nous avons collectivement bien du mal à comprendre ce que ces recherches produisent comme en témoigne par exemple notre désarroi collectif autour, par exemple, du réchauffement climatique.

En fait, la question qui commence à se poser, c'est si l'idée même d'un progrès exponentiel des sciences et techniques est vraiment réaliste. J'ai évidemment quelques idées sur le sujet mais vous, qu'en pensez vous ?

A suivre...

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Commentaires
B
Tout régime exponentiel connaît forcément une rupture.
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N
Enfin tu t'interesses aux choses serieuses! Si tu n'as pas encore lu de bouquins de Kurzweil, je te conseille de le faire. Tu apprendras a voir des exponentielles partout, ce qui permettra d'ecrire plein de Nature / Science . <br /> <br /> D'un autre cote, j'ai un petit faible pour les singularitarians. Ce sont un peu les futurologues de mon enfance, version 2.0, qui gardent encore lespoir dans un avenir meilleur grace a la science.
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