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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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12 avril 2011

Energie: malicieuse est la nature (5)

Dernière série d'ordres de grandeur sur l'énergie avant de discuter de ce qu'il nous reste comme solutions... On a parlé du logement, des transports. Reste une dernière question: quel cout énergétique aux objets que nous utilisons dans notre vie de tous les jours ?

Avec le contenu en énergie de 10 litres de carburant, on a vu que cela représentait l'équivalent en travail mécanique de dizaines de travailleurs. Mais si la Terre est peuplée d'hommes depuis belle lurette, ce n'est que très récemment qu'ils n'ont pu transformer la matière par eux même à très grande échelle. Essentiellement cela date de la révolution industrielle. 

Il y a une raison à cela: transformer de la matière coute cher en énergie. Pas facile tant que l'on n'a pas trouvé comment convertir massivement de l'énergie chimique en chaleur par exemple. En fait, la production industrielle représente environ 28 % de la consommation d'énergie mondiale.

Cette conversion énergie chimique vers chaleur ce qui est réalisé dans les fonderies... Avec le contenu en énergie de 10 litres d'essence on fabrique 2 à 5 kgs d'acier ou de carton, 1 à 2 kg de plastique et moins d'un kilo d'aluminium. On comprend alors l'ampleur du problème... 

usinedellTous les biens de consommation que nous utilisons ont un contenu énergétique que nous ne soupconnons pas.

L'ordinateur de bureau que vous avez au travail ou qui sur lequel vos enfants sont en train de jouer à nécessité la combustion de centaines de kilos d'hydrocarbures pour sa fabrication: environ 600 kgs pour être précis! 

Réfléchissez y quand vos gamins vous demanderont la prochaine console de jeu ou quand vous assisterez à une table ronde sur la "société de la connaissance" présentée comme le stade ultime du progrès pour une humanité dégagée des contingences matérielles... 

Au delà du PC que l'on n'est pas censé changer tous les quatre matins, nombre de produits de la vie courante ont un contenu énergétique loin d'être anodin. Prenons par exemple la nourriture. Ainsi en équivalent pétrole:

  • 1 kg de haricots verts frais d’Egypte (par avion) = 1,3 l
  • 1 kg d’agneau de Nouvelle-Zélande (par avion) = 8,3 l
  • 1 litre de jus d’orange du Brésil = 0,25 l
  • 1 salade en hiver cultivée sous serre = 1 l 
  • 1 cote de boeuf d'un kilo = 5 l, peut être même plus...

Bon là j'entends déjà les hurlement: les haricots verts remenés d'Egypte par avion, c'est mal! Et la viande rouge: beuuuuuuark me direz vous.... Mais bon, entre nous, vous regardez vos étiquettes au super marché ? Mhhhh ? Ceci dit même en prenant du local et du bio, ce n'est pas totalement gratuit:

  • 1 litre de lait bio = 0,13 l
  • 1 kg de haricots verts frais locaux = 0,1 l 
  • 1 kg de bœuf local = 7 l
  • 500 grammes de porc = 1 l

Alors certes, manger des légumes de saison produits en local, et cuisiner soi même c'est mieux que d'acheter des fruits exotiques ramenés par avion. Manger du lapin ou du poulet élevé dans son poulailler/clapier vaut mieux qu'une cote de boeuf. Et pour la fille de mon cousin qui est végétarienne, certes c'est bien mais quel est le bilan énergétique et carbone du soja ? 

jeansPour ce qui est des produits manufacturés de la vie courante... prenons l'exemple d'un bête jean. Parce que bon, si on peut conserver son ordinateur 10 ans, pour un jean c'est un peu plus difficile. Sans être une fashion victim, tous les ans, nous achetons des vêtements...

D'après nos amis belges, la fabrication et l'acheminement jusqu'au magasin d'un jean, c'est déjà 25 litres de pétrole. Je passe les litres de flotte et l'engrais nécessaires à la culture du coton.

Mais bon, rien qu'en sachant cela, vous devriez regarder votre jean d'un tout autre oeil. Même à trous, un peu usé et effiloché, ca reste 25 litres d'essence!

Mais bon, il faut bien s'habiller. Reste donc à rentabiliser au maximum l'objet. Pour cela, l'Adème a publié un petit truc sympa qui permet d'estimer l'impact environnemental de votre utilisation du jean. Eh oui car la fabrication n'est pas tout... il y a l'entretien et le devenir en fin de vie. Suivant comment vous entretenez (lavez, séchez, etc) votre jean, et suivant ce que vous en faites à la fin, le bilan énergétique ne sera pas le même. 

Donc prenez une minute et faites joujou avec cette page web.

En clair, le repassage, le passage en sèche linge et le jetage à la poubelle en fin de vie, c'est non négligeable....

Je pourrais multiplier les exemples... mais le message est simple: si nous voulons réduire la dépense énergétique due à notre consommation, il faut tout simplement réduire cette dernière...

Concrètement cela veut dire faire durer les choses, les réparer plutot que de les jeter (ce qui est parfois très compliqué), prendre du temps pour faire plutôt que de consommer. Et au niveau alimentaire manger moins de viande (ou du poulet, du lapin et du porc), que des produits locaux et de saison. 

Est-ce synonyme de vie moins confortable ? Non pas forcément... mais cela implique des changements d'habitudes.

Le vrai changement il est au niveau des modes de production et d'un certain nombre de métiers. Sobriété consommatrice et obsolescence programmée ne font pas vraiment bon ménage. Enfin si on jette et qu'on rachette moins et que l'on répare plus, cela veut dire moins de vendeurs et plus de réparateurs.

Or une telle mutation ne se produira pas sans impulsion politique. Mais pour cela encore faut t'il se mobiliser pour faire passer ce message compliqué... ce qui est infiniment plus difficile que de coller un autocollant "Nucléaire non merci!" à l'arrière de sa voiture...

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Commentaires
P
chacun son potager ? Mais on encourage la densification urbaine, consistant non avoir des clapiers, mais à mettre tout le monde dans des cages à lapin où on d'ailleurs n'a pas le droit de mettre son linge sur le balcon (c'est mauvais pour le prestige de la *Résidence du Rond-Point*), donc on a un sèche linge.<br /> <br /> Par ailleurs, les gigots de NZ sont congelés et peuvent voyager par bateau, ça met un peu moins d'un mois.
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B
Tiens, tu as un lecteur critique :<br /> <br /> http://www.facebook.com/bbraida/posts/215311561814301?notif_t=share_comment
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B
Et pour pousser un peu les gens dans cette direction, la taxe carbone (mais une vraie, à un niveau dissuasif) semble une bonne idée, non ?
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P
Oui beaucoup.... En clair, faut manger de saison, si possible cultivé en local, et en évitant le boeuf et le veau... L'idéal étant bien sur de cultiver son potager, d'avoir un petit poulailler et quelques clapiers mais en ville ce n'est pas simple.
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B
On en mange, du pétrole...
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