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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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30 juin 2012

Splendeurs et misères des campus universitaires: Boston vs Montpellier...

J'ai a plusieurs reprises parlé de l'importance des locaux dans le travail de recherche... Une récente visite à l'université Montpellier 2 me donne l'occasion d'aborder le même sujet pour l'enseignement. En fait j'étais invité par un ancien doctorant du labo qui travaille maintenant là bas...

Comme il m'a fait visiter le campus (que je connaissais déjà) et m'a fait part de ses réflexions sur l'aménagement du lieu et l'architacture du centre ville tout proche, un truc m'a frappé: pourquoi le campus avait t'il cet air désert comme dans un film post-apocalyptique ? Un virus inconnu aurait t'il décimé la population étudiante ? Une flémingite aigu aurait t'elle entrainé une condensation des étudiants à l'hopital tout proche ? Apparemment non...

En effet, alors que le campus était quasi désert, le centre ville regorgeait d'étudiants. Certes, l'année universitaire touchait à sa faim mais un autre de mes collègues prof m'avait dit avoir encore des cours. En clair, les étudiants fuyaient le campus et profitaient de la ville. Mais pourquoi ?

La réponse est probablement dans la petite série de photos que j'ai prises avec mon téléphone: le campus est potentiellement agréable avec des arbres, des petits bassins, une végétation agréable et des chemins ombragés. Mais il n'y a aucun lieu de vie: aucune cafet ou même buvette où les gens pourraient faire des poses et profiter du parc. De plus, l'ensemble souffre d'un défaut d'entretien que quelques coups de pinceaux n'arrivent pas à masquer... Du coup, comme le campus est très bien connecté au vieux centre ville de Montpellier qui est très agréable à vivre, les étudiants désertent le campus à la première occasion pour aller profiter des terrasses de l'Ecusson !

Finalement le campus de Montpellier 2 résume assez bien le mal dont souffrent nombre de campus en France: ce ne sont pas des endroits agréables à vivre car rien n'y est prévu pour cela!

Si je compare avec le campus de Boston University, c'est flagrant: les batiments ne sont pas forcément plus beau là bas et le campus de BU, étalé sur plus d'un miles de long et traversé par une 2x2 voies est à priori moins agréable que le parc méditerranéen de Montpellier 2. Par contre, on y trouve plusieurs cafés, des restaurants, des magasins, un salon de coiffure... Quand on sors de cours du du labo, on se retrouve comme en ville et non dans une sorte de complexe industriel tristounet. Et ça fait toute la différence! 

Notre ENS n'échappe à cela que par sa petite taille et la présence de la cafet au RDC. Je suis d'ailleurs consterné qu'on essaye pas d'en faire un lieu plus convivial et éventuellement avec des plages horaires plus larges... 

Bref, si l'université de Montpellier 2 voulait fare revenir ses étudiants, la première des choses à faire serait de prendre l'emplacement le plus central et le plus agréable de son campus (par exemple près du bassin), de dynamiter dans l'allegresse le batiment plat à TD qui s'y trouve et d'y installer un Starbuck Coffee et une petite saladerie/sandwicherie avec des parasols, une petite salle sympa ouverte sur l'extérieur... Bref un endroit où il soit agréable d'aller discuter et travailler entre collègues ou entre étudiants..  

En principe, il y a un grand projet de rénovation du campus dans le cadre justement du Plan Campus. Dans son numéro du 15 novembre 2008, le Figaro nous décrivait les projets de renouvellement que la manne du Plan Campus allait permettre de réaliser. Ainsi le campus de Montpellier 2 aurait du ressembler à la photo ci dessous dès 2010:

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Mais apparemment, les milliards promis ne sont pas arrivés... (cf mes photos)

On relira avec amusement ce que le Figaro écrivait en ces temps de volontarisme sarkozyste triomphant et on admirera la lucidité économique du responsable du projet strasbourgeois:

"La ministre reconnaît cependant, que «ce n'est pas aujourd'hui» le moment «de vendre des actifs. Nous en convenons tous. L'état de la Bourse ne le permet pas».«La crise ne m'inquiète pas trop», affirme le responsable du projet strasbourgeois, «les placements de l'État à la Caisse des dépôts sont des placements pépères. Et d'ici deux ou trois ans, la Bourse aura remonté».

Moi je me dis que mon plan Starbuck et Saladerie, ca ne coute pas des milliards et que ca ferait déjà avancer le schmiblick. Mais à Montpellier, depuis qu'ils ont eu le plan Campus, plus rien ne se fait. D'après mes collègues de Montpellier tout le monde préfére encore attendre les milliards qui feront sortir des cathédrales de terre et serviront de tremplin à l'excellence universitaire...

Ceci dit, comme disait Balzac: "Le malheur est un marchepied pour le génie, une piscine pour le chrétien, un trésor pour l'homme habile, et pour les faibles un abîme."... 

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Commentaires
N
Dans le genre "le plan campus nous empêche d'avancer", on a ça aussi au labo : on manque vraiment beaucoup de place, et derrière une porte à 1m de mon bureau il y a des chambres plus aux normes et plus habitées qu'on aurait dû récupérer il y a un an modulo des travaux légers, mais because plan campus il faut voir plus grand et plus global donc on verra dans 2 ou 3 ans. Pendant ce temps, les locaux non habités se dégradent, la future facture augmente et les gens s'entassent...
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S
Oui, mais on est encore loin d'une "vie" de campus....
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P
Bon d'abord, le "ils" c'est un peu nous, les membres de la communauté universitaire... Mais bon, ce qui est fait est fait. Reste à savoir comment le changer et là, je pense que la grande erreur a été de ne pas ouvrir les campus à la vie de la cité: cafés, petits endroits où manger, etc... Sur le campus de Montpellier c'est assez évident. A Grenoble que tu connais, il y a le tram qui apporte un peu de vie (et je crois une ou deux boutiques non ?).
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S
Les face françaises m'ont toujours déprimé. J'y vais le moins possible. Comment ont-ils réussi à rendre ces lieux pleins de jeunes aussi tristes???
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B
"l'année universitaire touchait à sa faim" ;-)
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