Fulguropoing et théories topologiques...

Toujours dans la série des revivals des 80s hallucinées, ce petit souvenir néo-Proustien où un Manga culte se mélange à mon sujet de thèse...

C'était donc à la grande époque des théories topologiques, lorsque tout le monde s'excitait sur les groupes quantiques et la théorie des noeuds. Nous étions jeunes et versés dans la topologie. Doctorants joyeux, insolents et drôles. On attendait que Witten nous éclaire, et à défaut, nous étions venus assister au séminaire Bourbaki écouter Pierre Cartier parler de "Développements récents sur les groupes de tresses. Applications à la topologie et à l’algèbre" à moins que ce ne fut sir Michael Atiyah qui parlait de "The Jones–Witten invariants of knots".

Bref, nous trainions au fond d'un des amphis de l'institut Henri Poincaré en faisant divers commentaires de circonstance ("Tu sais à quoi il ressemble toi Witten?" - "Non jamais vu. Il parait qu'il a une drole de voix") lorsque l'un d'entre nous me montra Turaev, celui de Reshetikhin-Turaev, auteurs de papiers fort connus sur groupes quantiques et invariants topologiques... A moins que ce ne fut Cartier qui, depuis l'estrade, montra à l'audience captivée Turaev assis au fond de l'amphi. Bref, peu importe. Mais à ce moment là, un de mes distingués collègues expert es groupes quantiques me dit: "Il ne te rappelle pas quelqu'un?"

Moi: "Heuh là, comme ça à froid, pas vraiment..."

Lui: "Mais si, tu te souviens pas le Mercredi après midi? Dans Récré-A2!"

Et là, ce fut le flash! Mais bien sur, y'avait comme un air de Rigel, celui qui ralait tout le temps, le père de la fiancée d'Acturus qui est le pilote de Godorak... Et si vous ne me croyez pas, regardez la photo! 

Bon évidemment, le problème c'est qu'après, durant des mois, il me fut très difficile de garder mon sérieux pendant un de ses séminaires... Et même maintenant, à coté des groupes quantiques et des invariants de noeuds, il y a comme des images de manga dans ma mémoire.