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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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21 janvier 2017

This is the end...

Alors qu'outre Atlantique, nos amis américains rentrent dans "the beginning of the end", nous assistons en France à une fin qui n'aura peut être pas le panache de ce que nous réserve le véritable Donald mais qui elle était infiniment plus prévisible.

Je veux parler de la fin du Parti Socialiste tel que nous le connaissons... le point terminal d'un lent processus commencé, je pense, il y a plus d'une quinzaine d'année et qui va trouver son aboutissement avec un candidat PS à la présidentielle qui, s'il atteint 10% des suffrages au premier tour, et s'il est quatrième, pourra déjà s'estimer très heureux.

Et il faut dire une chose: c'est hélas mérité!

Car cet effondrement, c'est l'aboutissement d'un lent processus de dévitalisation intellectuelle qui a rongé ce parti progressiste de l'intérieur. Dès la fin des années 2000, le flottement des deux dernières années du gouvernement Jospin avait sonné comme un avertissement. Pas mal impliqué dans la vie associative à l'époque, j'avais été convié au centenaire de la loi 1901 sur la liberté d'association. Probablement une des plus belles loi de notre République avec la loi de 1883 sur la liberté de la presse. J'étais donc avec un bon millier de personnes dans les jardins de Matignon en cette belle journée de Juillet 2001 pour participer à une célébration et assister à la signature d'une convention Etat/associations.

Après un café et une petite sieste sous un arbre, j'ai trainé et entamé des conversations. Une m'a particulièrement marquée: j'avais parlé avec un attaché parlementaire du PS à l'assemblée de cette impression de flottement du gouvernement Jospin, d'une certaine incapacité à exprimer une vision et à hierarchiser les démandes catégorielles qui se succédaient comme les nuages sur l'Atlantique Nord.

Ce jeune type en costard  très sur de lui m'a alors expliqué que maintenant l'important était de suivre l'opinion, de sentir les tendance et que bon, prioritiser les choses ce n'était pas si nécessaire. Quelques arguments plus loin, l'argumentaire se réduisait à: "de toutes façon on a le pouvoir, on va le garder car Chirac est fini, on fait ce qu'on veut". 

Juillet 2001... on connait la suite.

Ce qui a tué le PS c'est cette culture du marketing politique qui a remplacé peu à peu la capacité à penser une vision politique capable de donner un cap et en même temps d'être réaliste c'est à dire de pouvoir influencer le réél. J'ai vu quasiment de l'intérieur (je n'ai jamais été encarté) la paralysie intellectuelle gagner ce mammouth, transformer ce qui fut un grand parti progressiste en une fabrique d'apparachiks formés à l'art de la synthèse et au marketing politique, une vaste agence de placement d'élus incapables collectivement (et probablement individuellement pour un grand nombre d'entre eux) de revenir vers la société civile et de se confronter au réél aux gens sans y voir autre chose qu'une "clientèle".

Voila ce qui a tué le PS: avoir pensé la politique comme la captation du temps de cerveu disponible de l'électeur en jouant sur le registre de l'émotion et au travers de "codes" qui de sympatiques en 1981 en sont maintenant devenus pitoyables. 

J'ai regardé 40 minutes du dernier débat de la primaire 2017 du PS... Pitoyable, vide, aucun intérêt.

Voir un ancien Premier Ministre incapable de se départir de son phrasé du parfait petit communiquant PS pour tourner autour du pot sur la quasi totalité des questions qui lui ont été posées m'a fait honte pour notre pays. Quant au sujet du revenu universel, j'ai eu l'impression de voir l'orchestre du Titanic en train de se chamailler sur l'opportunité de boire du Cognac ou du Whisky avant de jouer du Haendel alors que le bateau coule. Effrayant...

titanic2

Car ce qui m'a frappé c'est quand même le vide intersidéral sur deux questions vitales: la crise énergétique qui continue à pointer son nez et qui nous privera de toute croissance pour les 20-25 prochaines années; et l'évolutions des relations internationales (quoi sur l'Europe ? quoi sur les relations internationales entre ces blocs puissances que sont l'UE, la Chine, la Russie, les autres émergents et tout le reste de la planète ?).

Et ça prétend à la présidence de la République Française? 

No way!

 

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