Sixième extinction: un grand fauve meurt à Paris...

Chirac et mort et tout le monde y va de son compliment. Pendant ce temps là, notre maison brule toujours..

Certes, quand une célébrité ou anonyme meurt, il est d'usage d'en garder une bonne image. Mais il n'en reste pas moins que quand on regardera le bilan de l'action de Chirac, cela n'est guère glorieux. 

Premier ministre deux ans sous Giscard, il en claquera la porte au motif que le Président prenait plus de place. Son passage sous Mitterand aura eu le succès que l'on sait... Puis président 12 ans, il aura renié ses engagements durant deux ans, été quasiment impuissant durant 5, pour ensuite être réélu sur un accident historique et s'enfoncer durant 5 années dans l'immobilisme. 

On oublie souvent que l'effondrement de la base industrielle du pays s'est révélée durant son second mandat, qu'il n'a rien fait pour empêcher le sous-investissement massif dans le nucléaire comme dans les renouvelables, que le Peak-oil de 2005 lui est passé au dessus de la tête. Alors qu'il aurait été possible d'anticiper ce qui était déjà prévisible (la raréfaction énergétique, l'adaptation à un monde plus chaud, la montée en puissance de nouveaux acteurs économique), les présidences Chirac auront été un temps suspendu, une stase nostalgique des trente glorieuses dans un monde qui déjà ne nous attendait plus et in fine, un bon morceau des trente piteuses... 

Prendre une décision trop retardée (professionnaliser les armées), un bon discours (celui sur la responsabilité de la France dans la déportation des juifs), éviter un merdier gros comme la tour Eiffel (la guerre en Irak) et une bonne formule (notre maison brule...) ne font pas un grand homme d'Etat, surtout sur une carrière d'un demi-siècle.

Rest in Peace l'ami Jacques... mais maintenant on a du boulot... ;-)