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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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2 janvier 2021

Trois cadeaux et une leçon à retenir pour 2021

Trois vidéos pour ce début d'année 2021 qui représentent certaines des choses positives que 2020 nous a laissé... et qui ont toutes un point commun ;-)

D'abord, pour commencer, les progrès impressionnants des robots de Boston Dynamics:

D'abord parce que c'est plutot fun et ensuite parce que tranquillement, cune petite révolution est en train de se jouer. Un jour, ces machines interviendront dans des endroits où c'est dangereux pour nous, sur des taches qui causent des troubles musculo-squelettiques... Ca sera certes marginal au moins au début mais c'est le signe d'une rupture de paradigme: un jour nous travaillerons avec des machines à nos cotés et non plus sur des machines.

Ensuite, premier cadeau de l'année 2020 en deux images: le design -- en très gros -- de la puce Apple M1 et le graphe des perfomances par Watt:

 

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Ce qsue cette image montre, c'est quasiment tout un ordinateur sur une seule puce: 16 milliards de transistors intégrés sur une seule puce, chacun avec une dimension minimale correspondant à la taille de quelques dizaines d'atomes. C'est un progrès technique indéniable et un choix audacieux. L'audace, c'est d'intégrer autant de composant, y compris une unité dédiée pour l'intelligence artificielle ("neural engine") sur un seul composant, ce qui permettra de nouvelles fonctionalités dans de tous petits systèmes. Le progrès, il tient dans ce graphe: le service rendu par Watt consommé (flux d'énergie) est meilleur:

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Alors certes, on ne parle pas d'un facteur 100, plutot d'un facteur 3 qui pourrait monter à 10 prochainement, mais c'est déjà un pas significatif. En ingéniérie, un facteur 4 est toujours un progrès énorme... Si on avait fait la même chose pour l'automobile, cela signifierait qu'un constructeur lancerait un véhicule essence type voiture familiale consommant 2 litres au 100 en situation rééle.

Une leçon à retenir est que cela n'est pas venu du leader du marché, mais d'une nébuleuse d'acteurs peu connus et de progrès que l'on voit s'être étalés sur des années... C'est une des raisons pour lesquelles, l'adage selon lequel la prédiction est un art difficile, surtout quand il concerne l'avenir, est particulièrement pertinent dans le secteurs des nouvelles technologies "du petit monde"... C'est aussi une des raisons pour lesquelle, l'attitude ludite qui consiste à s'appuyer sur un état de l'art à un moment donné dans un secteur où les évolutions rapides sont génériques n'est pas très sérieuse (cf les grands débats sur la consommation de la 5G)...

Le second cadeau est évidemment le schéma du vaccin ARNm contre la COVID:

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Cette chose peut être vue de plusieurs manière: en tant que chimiste, c'est une nano-particule lipidique avec de l'ARNm dedans. En tant que biologiste, c'est d'abord un "virus" non réplicant artificiel, c'est à dire une bulle de gras dans laquelle est enfouie un code génétique ARN qui utilisera nos cellules pour produire un composé, ici un antigène d'un virus qui cause une maladie. On peut enfin le voir en tant qu'informaticien: c'est un code encapsulé destiné à être interprété par nos cellules. Dans toutes ces manières de voir se dessine une révolution: nous savons maintenant agir au niveau du métabolisme des cellules à l'échelle de la cellule, avec le langage naturel de la cellule. Demain, d'autres vaccins seront mis au point bien sur, mais surtout des applications au traitement de maladies chroniques pourraient être envisagées avec la synthèse in-vivo de la molécule qui soigne. On peut penser médicament pour combattre une infection mais on peut aussi penser molécules qu'un organisme malade n'arrive plus à produire (comme l'insuline chez les diabétiques), ou anti-inflammatoires et autres régulateurs du système immunitaire dans les maladies auto-immunes.

Là encore, cette découverte illustre la capacité du "petit monde" à produire des vraies ruptures de paradigme.

La dernière chose que je voudrais partager, qui représente le troisième cadeau que nous avons reçu en cette année 2020, c'est la vidéo qui relate comment l'intelligence artificielle à la base d'Alpha Go -- qui est devenu le "joueur" le meilleur au monde dans un jeu qu'on croyait hors de portée d'une machine -- a pu être réorientée, adaptée, pour résoudre un autre problème qu'on pensait totalement hors de portée: le repliement des protéines:

 

Le problème du repliement des protéines, c'est un vieux truc dont j'avais entendu parler depuis fort fort longtemps. Quand une protéine est synthétisée au sein des robosomes dans les cellules, à partir du code ARNm, elle n'est pas fonctionnelle. Pour l'être, elle va se réarranger et prendre sa forme finale dans l'espace: c'est ce qu'on appelle le repliement d'une protéine. Cette phase rajoute un élément -- la forme -- crucial pour le fonctionnement de la protéine. On voit de suite l'enjeu: pour savoir si un code ARNm va produire quelque chose d'utile pour l'organisme, ou de dangereux, il faut savoir passer du code à la protéine finale et donc "résoudre" le problème du repliement des protéines.

Le problème, c'est que c'est très compliqué: il faut imaginer un gigantesque mobiles comportant des milliers de boules articulées par des tiges, tout ce petit monde pouvant se réarranger dans l'espace. Comment savoir quelle sera la forme finale du mobile sous l'action des forces entre les boules et des contraines sur la mobilité des articulations du mobile quand on le met dans un shaker géant ? Alpha Fold semble être un progrès décisif dans le domaine. Et il ouvre donc la possibilité à la conception plus rapide de nouveaux médicaments, de nouveaux vaccins: c'est potentiellement le "bureau d'étude" amont à la conception d'un médicament ARNm qui vient d'être mis au point...

Pour en savoir plus, regardez la vidéo de Sciences Etonnantes sur le sujet: 


Bref, encore une fois une illustration de ce que les progrès dans le "petit monde" (ici via l'augmentation de la puissance de calcul des machines) peuvent apporter.

Mais alors quel est le point commun entre tout cela ? Très simple: la science tout simplement... et des gens qui ont essayé.

Et c'est là dessus que je voudrais terminer ce long post: aujourd'hui beaucoup de gens dans notre pays ont peur des développements scientifiques.... J'ai même lu sous la plume d'un pseudo-intello dont je ne citerai pas le nom que "Nous n’avons jamais eu besoin de la science pour vivre, et vivre bien"... Entre nous, quelle connerie en une seule phrase quand même... Moins caricatural mais dans la même lignée (en plus soft), au plus haut niveau de l'Etat, j'ai souvent l'impression que la recherche scientifique est plus là pour faire joli que vue comme un secteur stratégique. Couplé à notre tendance maladive à ne pas prendre de risques, à ne pas tenter quelque chose qui n'est pas déjà dans le manuel ou qui n'est pas duement autorisé par toutes les autorités, jusqu'au président de la République lui même, je vous le dit sans fard: ce qui se dessine est très une mauvaise pente pour nous...

L'année 2020 a été riche en emmerdements et en drames, mais aussi riche en progrès qui pourront améliorer la situation. Elle devrait donc, en même temps, être riche en raisons d'espérer et en envie de se saisir de ces solutions pour changer notre monde, tout en changeant nos habitudes.

Et donc si, pour l'année 2021 on essayait collectivement de devenir moins fatalistes, moins râleurs, moins fermés au progrès ?

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