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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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5 juillet 2007

Sous les pavés, la plage ?

Ce soir, le Figaro publie une série de tribunes concernant la réforme des universités. Certaines sont intéressantes mais il y en a une exceptionnelle qui a éclairé ma journée d'une franche partie de rigolade. Morceaux choisis:
Le candidat Nicolas Sarkozy avait suscité chez beaucoup d'universitaires de grands espoirs en affirmant vouloir rompre avec l'esprit de Mai 68. Cela impliquait notamment de restaurer comme structures majeures de l'enseignement supérieur public les anciennes facultés (droit, médecine, lettres, sciences, etc.), qui avaient été les grandes victimes de Mai 68.
Le ton est donné. Admirez la clarté du propos: au moins on sait où on va.
Sous la pression d'un égalitarisme hystérique proclamant le droit de tous aux diplômes universitaires, et au nom d'une pluridisciplinarité aussi incantatoire que factice, furent jetés aux chiens ces hauts lieux de l'esprit dont les professeurs, si injustement traités de mandarins, incarnaient l'excellence intellectuelle et scientifique française.
Si tous ces grands esprits étaient si brillants et compte tenu des cohortes de jeunes sélectionnés avec rigueur par leur soin qu'ils ont formé et recrutés pour leur succéder, comment expliquer la plongée de la recherche française en un temps largement inférieur à la durée de vie biologique ou même professionnelle de leurs disciples (voire d'eux mêmes) ? Je me rappelle aussi d'un collègue qui me racontait comment dans les années 50, un des brillants esprits d'une ancienne faculté de Sciences lui demandait Mais entre nous, cette mécanique quantique, c'est des balivernes non ?. Ou comment sur Paris, vers la même époque, le haut lieu de l'esprit qu'était la faculté des Sciences de l'université de Paris fit une resistance forcenée durant des années à la physique théorique moderne qui se développait outre-Atlantique nous plombant ainsi durant des années...
L'excellence des universitaires français repose sur les prestigieux concours d'agrégation de l'enseignement supérieur en droit, économie, gestion, médecine, et, dans les autres disciplines, sur une évaluation rigoureuse des candidats effectuée par les sections spécialisées du Conseil national des universités (CNU).
Oui quitte à éliminer avec une régularité de métronome des candidats étrangers qui par ailleurs se font recruter sans hésitation par des institutions plus renommées que 90 % des universités françaises. Quant au prestigieux concours de l'agrégation du supérieur, je crains que son prestige n'ait du mal à franchir les frontières de l'hexagone. Il serait temps de prendre acte que le monde s'est agrandi et que nos quartiers de noblesse franco-français ne sont pas nécessairement des garanties d'un prestige international. Bon enfin bref, je n'ai pas l'impression que ce soit la disparition des facultés qui ait été à l'origine des difficultés de la recherche en France ou plus généralement de l'enseignement supérieur. Je crois que c'est bien plus multifactoriel que ca et hélas bien plus profond. Mais bon, étant un de ces enfants de Coluche et du Coca-Cola atteint de sida mental que fustigeait Louis Pauwells en décembre 1986, je n'ai surement pas le quart d'une once de la capacité intellectuelle à apprécier l'avis éclairé de notre distingué collègue...
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Commentaires
P
Dans la série "la mécanique quantique c'est des balivernes", je crois que les géologues en ont de belles à raconter sur la manière dont la tectnonique des plaques a été accueillie en France.<br /> Qui a dit que les idées nouvelles ne s'imposent que parce que leurs adversaires finissent par mourir ?<br /> <br /> Ceci dit, tout ne me semble pas mauvais dans le projet de loi présenté. En particulier il y avait dans le projet initial trop de pouvoirs confiés au président, et le gouvernement a me semble t-il rectifié quelque peu le tir sur ce point.<br /> <br /> Pascal.
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N
Cette page va apporter de l'eau à ton moulin :<br /> http://appel.agregation.se.free.fr/
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