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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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18 octobre 2007

La banalisation de la trahison

Aux échecs, l'ouverture désigne la première phase du jeu.

Elle permet à chacun des joueurs d'élaborer un système d'attaque ou de défense. Les enjeux principaux de l'ouverture sont en général le développement des pièces (leur mise en action) et le contrôle de l'espace (en particulier du centre). L'ouverture crée les conditions de la stratégie. Elle est la première d'un plan visant à conserver l'avantage du trait pour les blancs. L'ouverture relève de la guerre psychologique car elle permet de déstabiliser l'adversaire en l'amenant sur un terrain qu'il ne connait pas.

Ce qui se pratique en ce moment en France relève exactement de la même logique. Pour le plus grand bien de l'intérêt partisan et personnel du président actuel... mais avec le risque de jeter le jeu avec l'eau du bain et de destabiliser durablement la démocratie française. Car sans opposition, peut t'on croire que la vie politique du pays soit saine ?

Les retombées radioactives de l'ouverture, c'est aussi ce qu'il faut appeler par son nom: la banalisation de la trahison et des compromis nauséabonds.

Je suis personellement incapable de comprendre comment des personalités se prédentant de gauche peuvent rester dans un gouvernement qui, alors que le pays est dans une situation économique et financière difficile, opére de tels transferts de richesses en direction des classes les plus favorisées, mène une politique de l'immigration digne du Front National, pousse la police à de véritables rafles pour faire du chiffre et envisage très sérieusement l'immunisation pénale des escrocs de grande envergure (la dépénalisation du droit des affaires en langage politiquement correct).

Non vraiment, je ne comprends pas.

Alors évidemment, il y a les égocentriques avaleurs de micro qui ont besoin d'être sous les projecteurs pour se sentir exister (Kouchner, mais aussi ceux qui piaffent comme Lang et ce pathétique Allègre). Mais pour les autres (Hirsch, Fadara, Jouyet, Bockel, Besson), soit ils appartiennent à la catégorie ci dessus, soit ils se sont fait rouler dans la farine au dernier degré...

Les récentes sorties de Fadela Amara ou de Martin Hirsch illustrent clairement les limites de leur choix. Quelle crédibilité et quel poids accorder à leur critiques quand par ailleurs ils cautionnent par leur simple présence la cohérence d'ensemble de la politique  menée par l'actuel président et sa majorité. Comme disait Chevènement dans un de ses rares éclairs de génie: "un ministre ca ferme sa gueule ou ca démissionne".

Tout au plus leurs interventions provoquent t'elles quelques vagues médiatiques qui contribuent à diminuer encore l'audience l'opposition parlementaire. Avec l'ouverture, l'opposition ne passe plus par les partis politiques censés pourtant, selon la constitution concourrir à l'expression du peuple via le suffrage. Dans ce nouveau paradigme qu'est l'ouverture sarkozienne, l'opposition est tout bonnement ramenée au rang de simple divergence de vue au sein de l'équipe gouvernementale.

Je n'ai pas l'habitude de tenir des propos qu'on peut qualifier de réactionnaires mais là, franchement, je trouve que le bal des traitres, cette fascination pour les maroquins, ca sent vraiment la merde. Y'a t'il tant de gens qui n'ont ni dignité, ni culture politique ou historique ?

Vous allez rire (jaune) mais ca me rappelle furieusement les USA...

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Commentaires
B
Les liens ne sont pas passés, les voici :<br /> <br /> Texte d'Emmanuel Terrey, Ethnologue et membre de la ligue des droits de l'homme :<br /> - http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1810<br /> <br /> Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade :<br /> - http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2007/09/giovannoni.html<br /> <br /> Chronique de Daniel Schneiderman :<br /> - http://arretsurimages.net/post/2007/09/30/Faut-il-parler-de-rafles<br /> <br /> L'appel des anciens résistants de 40 :<br /> <br /> - http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2007/10/2004-lappel-des.html<br />
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B
Sarkozy a semble-t-il ouvert la boîte de pandore, ou plutôt déscellé la pierre angulaire de notre édifice politique et de valeurs morales...<br /> <br /> A lire aussi ces articles concernant des événements récents qui font écho à ceux d'une des périodes les plus sombres de l'histoire France (rafles d'immigrés, fichage ADN...). Ils dessinent des parallèles particulièrement inquiétants entre 1942 et 2007 :<br /> <br /> Texte d'Emmanuel Terrey, Ethnologue et membre de la ligue des droits de l'homme :<br /> <br /> <br /> Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade :<br /> <br /> <br /> Chronique de Daniel Schneiderman :<br /> <br /> <br /> Ces parallèles renforcent l'acuité de l'analyse des deux historiens (mes deux premiers liens), et cela fait froid dans le dos...<br /> <br /> <br /> Il semble ainsi se confirmer chaque jour que l'on se dirige à grand pas vers une "révolution néoconservatrice", et la mise en place d'une "illusion collective", à l'image de celle à laquelle ont été en proie certains peuples dans les années 30-40.<br /> <br /> L'acculturation des peuples et l'efficacité des instruments de propagande et de contrôle des masses, autrement plus grande qu'en 30-40, en permet le développement rapide...<br /> <br /> Faut-il donc entrer en résistance ?... Voir cet appel d'anciens résistants de 40 justement :
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B
A propos de "l'ouverture" sarkozyste et ses conséquences...<br /> <br /> Je vous conseille l'excellente analyse ci-dessous des historiens Pierre Cornu et Jean-Luc Mayaud (malgré le style un peu boursouflé...). <br /> Cet événement politique est ainsi historiquement sans précédent, et ses conséquences pourraient être dramatiques :<br /> <br /> http://lampe-tempete.blog.lemonde.fr/ete-2007-sur-quoi-ouvre-louverture<br /> <br /> A lire peut-être même avant (car plus succinct), leur interview au "contre-journal" de Libération :<br /> <br /> http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2007/10/sans-opposition.html<br />
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E
Je comprends les inquiétudes de notre éminent blogueur, ces craintes sont certainement justifiées. Mais en même temps, pourquoi ramener toujours le débat au fait que les gens ont un égo démesuré et veulent seulement assouvir leur soif de pouvoir ? La réalité n'est certainement pas binaire, et il me semble raisonnable d'envisager qu'en plus de satisfaire leur égo, ces gens-là ont envie d'essayer d'agir, quitte à accepter des "compromis" parfois douloureux. Avoir des convictions de gauche signifierait-il que l'on est condamné à l'inaction pendant un certain nombre d'année, dans le seul but de rester confortablement drappé dans ses convictions ?<br /> <br /> Et que dire des chercheurs : ne sont-ce pas eux-aussi des gens qui se lèvent tous les matins avec une seule idée en tête, celle de conquérir le prix Nobel pour satisfaire, eux-aussi leur égo démesuré ? Cette idée-là, notre ami blogueur, étant lui-même du sérail, sait bien qu'elle est erronée, ou en tout cas très exagérée. Eh oui, quand on connait un milieu professionnel, on a tendance a avoir un avis plus fin et plus nuancé sur ce milieu...<br /> <br /> Alors, pourquoi restreindre aux ministres la désormais célèbre maxime de Chevènement : ne serait-il pas pertinent de proposer qu'un chercheur au CNRS, "ça ferme sa gueule ou ça démissionne" ?
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