25 avril 2008
Petites arnaques sarkoziennes: un exemple concret
Mon colocataire vient de recevoir sa déclaration d'impots et de découvrir une petite arnaque du travailler plus pour gagner plus...
Une des grandes mesures du pacquet fiscal, c'est la défiscalisation des heures supplémentaires. Naivement, le contribuable s'attend donc à ce que ses heures suplémentaires ne modifient pas sa feuille d'impot. Et bien, il n'en est rien! Certes, les heures suppplémentaires ne modifient pas l'impot sur le revenu. Mais par contre, elles sont bien prises en compte pour le calcul de la prime sur l'emploi.
Kezako ? La prime pour l'emploi est un mécanisme de reversion inventé par le gouvernement Jospin en 2001 qui permet de manière effective de faire en sorte que les salariés modestes (jusqu'à 1.5 fois le SMIC) aient un impot effectif négatif. En clair c'est un outil de redistribution qui réintroduit de la progressivité de l'impot (quand on y inclut la prime). Son montant fut augmenté sous Raffarin puis sous de Villepin en 2005.
La mauvaise surprise c'est que le calcul de la prime pour l'emploi est modifié par les heures supplémentaires. Et l'impot effectif final est donc changé.
Ainsi mon colocataire qui est au smic déclarant un peu plus de 250 euros d'heures supplémentaires voit sa prime pour l'emploi amputée de 50 euros ce qui revient de facto à les taxer de 15 à 20 %. S'il avait fait 1000 euros d'heures supplémentaires, l'amputation serait de presque 100 euros (544 euros reversés au lieu de 650).
En revanche, qvec un revenu déclaré de 25000 euros annuels hors heures supplémentaires, vous n'avez pas de prime pour l'emploi et votre impot (qui est positif) n'est pas affecté par les heures supplémentaires.
Dit autrement: quand vous êtes un salarié modeste, il faut travailler encore plus pour gagner plus que lorsque vous êtes un salarié aisé.
Anyway, cet effet pervers concernera moins de monde l'an prochain vu que notre Président a annoncé que la prime pour l'emploi serait recentrée (comprenez moins distribuée) afin de permettre le financement du RSA. Dit autrement: on déhabille des gens modestes pour en financer d'encore plus modestes.
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