12 septembre 2008
Expérience Proustienne...
Ce soir, mon colocataire étant de sortie, j'en ai profité pour me faire un bon gros film français. Le genre avec Louis Garrel en qui promène son air tourmenté dans les rues de Paris, avec Grégoire Leprince-Ringuet qui chante d'un air désespéré sous un ciel d'Automne en plein 16ème arrondissement. Evidemment, il y a le café où l'on dilue ses états d'ames dans la vodka, le juke box aux vieux vyniles qui font réver, le ciel de Paris gris et tristounet et quelques rebondissements malgrè tout.
Pas très Rock'n Roll pour un Friday evening me direz vous ? Mais si mon colocataire avait été là, je n'aurais pas pu me faire ce petit plaisir.
J'ai donc regardé d'un air un peu distrait, l'esprit encore dans les limbes de la décohérence, cette histoire étrange, un peu lente, forcément dramatique et pourtant si familière pour finalement apprendre que ce film était librement inspiré de la Princesse de Clèves.
Et là, à cette fugitive évocation, les portes de ma mémoire se sont rouvertes. J'ai revu avec netteté les couloirs de mon lycée, bien plus carrés et fonctionnels que ceux du lycèe Molière, le carrelage à petit carreaux, le centre de documentation dont je me faisais parfois virer pour bavardage, la salle 104 de nos cours de maths, le magnifique parc avec ses cèdres centenaires, l'odeur des poly ronéotypés à l'alcool. Puis j'ai revu un de mes camarades de classe. Et là je me suis souvenu: à l'époque, c'était le seul de mes camarades qui avait lu La Princesse de Clèves.
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