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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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15 novembre 2006

Le enjeux cachés du débat sur le temps de travail des enseignants...

Aujourd'hui dans Le Monde, un article très intéressant sur les tentatives avortées de changer les heures des enseignants du secondaires. Je savais que le sujet avait été effleuré mais que rien n'avait jamais été tenté. L'article du Monde a au moins le mérite de lever un coin du voile sur un de ces foirages collectifs que nous savons, mieux que quiconque dans un rayon de 15 années lumières, étaler sur une génération afin qu'un maximum de gens en subissent les conséquences. Derrière la question de l'horaire des profs se cache en effet celle des méthodes pédagogiques. Le tutorat, c'est à dire la possibilité pour les élèves d'intéragir individuellement ou en petit groupe avec un enseignant, fait directement sortir du modèle du cours magistral. Il permet aux élèves de mieux s'approprier les connaissances grace à une interaction plus personalisée avec l'enseignant. Les travaux dirigés sont censés permettre cela mais en genéral, y compris dans les écoles prétendues supérieures, le TD consiste en une marinade d'étudiants plutot passifs écoutant d'une oreille distraite un chargé de TD débiter la solution à un exercice dont une variante est tombera à coup sur à l'examen... Aux Etats-Unis, les profs d'université ont à l'inverse des Office hours durant lesquels les étudiants peuvent venir discuter d'un point du cours ou d'une question difficile d'un devoir qu'ils devront rendre. Ces heures font partie de leur service pédagogique. Sur toutes les portes de mes collègues de BU, on trouve un planing hebdomadaire où sont indiqués les Office hours, les heures des cours et les heures des groupes de travail qu'ils animent. Je suis convaincu pour l'avoir moi même expérimenté que dans l'ensengnement supérieur, il faut sortir du modèle cours magistral/TD/examen à bachoter. Je crois qu'il est indispensable de développer une pédagogie différente dans laquelle, à coté des cours, existe du travail en petits groupes et une interaction personalisée avec l'équipe pédagogique. On me dira que l'on manque d'heures et donc de moyens. Mais peut être faut t'il diminuer les heures de cours magistral où les étudiants sont passifs pour les remplacer par du travail en petit groupe, des tutorats, des projets. Cela implique bien sur de changer ses habitudes, sa manière d'enseigner, ce qu'on raconte, en clair de faire différemment. Maintenant, comment amener les universitaires français à effectuer ce changement de paradigme ? Pour avoir cotoyé nombre d'entre eux et avoir mesuré la formidable inertie de ce milieu, je crois que les changement spontanés resteront marginaux à l'échelle d'une vie humaine. Hélas, la pression de la mondialisation atteint maintenant la sphère des idées, des savoirs faire avancés et des technologies de pointe. Du coup, nous n'aurons pas un quart de siècle pour nous retourner. Dans ce contexte, il est donc indispensable que l'Etat, qui paye les universitaires, joue pleinement son rôle incitatif. Dit autrement, si on veut que les choses changent dans le bon sens (et éviter un "plan social" massif dans le supérieur en 2020), il ne faudra surtout pas réitérer les atermoiements, les demi mesures et les erreurs racontées dans l'article du Monde. Il faudra clairement que le gouvernement conditionne toute amélioration des rémunérations des universitaires à une véritable amélioration des pratiques en particulier en matière d'enseignement. En clair, il faudra expliquer que meme si nos collègues américains sont mieux payés que nous, et que tout salaire mérite travail, tout salaire différent mérite un travail différent...
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