L'été dans une université américaine

Seconde journée à l'université. Il regne une atmosphère étrange, particulièrement calme. En fait les étudiants ont pour la plupart terminé leur second semestre. Du coup, on en croise nettement moins dans les couloirs. Du coup, les professeurs sont tous partis en conférence ou pour rendre visite à leurs collaborateurs éloignés. En Juillet, je crois qu'il n'y aura aucun membre permanent du groupe de théorie de matière condensée à Boston. De mon coté, je serai en Europe 19 jours et en déplacement au Canada et sans doute à Darthmouth pour donner des séminaires. Le reste du temps, je serai à Boston. Je n'ose pas imaginer ce qui se dirait en France si nous désertions nos labos de manière aussi massive. Plus d'encadrement pour les stagiaires en été, ni pour les doctorants. On m'objectera que mes collègues américains ne sont pas payés en été. Argument spécieux. C'est simplement une manière de présenter les choses: même si l'université leur verse leur salaire durant l'année universitaire, on peut le voir comme un salaire annuel versé sur 9 mois et qu'ils ont le droit de le compléter à hauteur de 25 % sur leurs contrats de recherche. Lesquels contrats sont financés par les agences gouvernementales américaines. Et c'est pendant ce temps qu'ils voyagent. Le vide aux frais du contribuable. Eh oui, c'est aussi cela l'Amérique.

Comments

[BBen]

Je reviens aux rythmes des labos : en réalité, le vrai problème actuel des rythmes en France se pose pour les MCF. Désormais, avec le LMD, les cours se termine mi-Juillet, démarre début Septembre... Du coup, ça réduit nettement nos possibilités pour passer un peu de temps chez un collègue étranger. Sans parler des congrès, qui ont largement lieu entre fin Juin - tout Juillet et fin Août - tout Septembre...:-(

Du coup, les CNRS voyagent toujours, les MCF moins (les profs se débrouillant toujours pour se faire remplacer), ce qui n'est pas fait pour diminuer la fracture...

[BBen]

Hum... Je dois avouer que dans mon labo (qui ne doit pas être une exception), entre le 14 Juillet et fin Août tu ne croiseras pas grand monde... Et cela ne veut pas dire, pour la plupart, qu'ils sont en train de visiter les collègues étrangers.;-)

Cela dit, ça ne veut pas dire non plus que tous se prenent 1 mois 1/2 de vacances : dans notre discipline, avec le télétravail, en-dessous d'un certain seul de désertion des chercheurs du labo, tous les autres qui continuent à bosser restent chez eux (à quoi ça sert de venir si on ne rencontre pas les collègues ?...). On se prend même à chatter entre télétravailleurs;-)

J'ai même une collègue qui a étendue de manière permanente ce type de fonctionnement. Italienne recrutée CR au CNRS, son mari, dans le métier lui aussi, est parti monter un groupe en Hollande. Du coup elle l'a suivit... mais continue de travailler à distance avec notre groupe. Et ça fonctionne.

Bientôt les labos de théorie virtuels, délocalisés, internationaux ?...