Another Saturday night in Boston

Au départ j'étais parti pour aller m'acheter un tshirt à manches longues. En fait j'en ai oublié un dans le taxi qui m'amenait à l'aéroport de Satolas et comme ici, il mettent la climatisation a fond dans le T, il ne faut jamais sortir sans sa petite laine même si la ville est une étuve. Mais évidemment, nos amis américains ayant un sens du marketing particulièrement bourrin et la météo aidant, les magasins ne vendent que des trucs à manches courtes: des tshirts, des polos (ils adoorent les polos) et des chemises à manches courtes. Si vous cherchez autre chose, attendez la saison des pluies non mais! Vous imaginez bien qu'après avoir parcouru un bon miles dans les rayons de trois magasin, ca m'a légèrement ennervé. Donc je suis allé trainer mon désespoir au Trident histoire de compenser par un muffin et un small hot chocolate with cream cette frustration intense. Et là je suis retombé sur Peter. Peter est étudiant en histoire à North Eastern university et travaille au Trident comme serveur. Mais surtout il m'a enrollé comme prof de français, mon accent m'ayant subtilement trahi à la première commande que je lui ai passé. En fait il parle vraiment pas mal, moins bien que Jodie Foster mais beaucoup mieux que la plupart américains que je connais ici. Et depuis qu'il sait quel est mon métier, il me pose plein de questions sur l'univers, la mécanique quantique etc (en anglais, n'exagérons rien)... En bref, Peter aime apprendre des mots nouveaux en français et lire des bouquins new age. Mais plus que tout, Peter aime rencontrer des gens et les faire causer entre eux. Quand le Trident est plein, c'est difficile mais ce samedi, c'était inhabituellement vide et il y devait y avoir des positive vibrations. Donc Peter a tchatché avec tout le monde. J'ai donc passé la soirée à discuter avec un marocain docteur de l'université de Paris 6 installé à Boston dans les biotechnologies, une étudiante en musicologie et relations internationales (si si c'est possible), un électricien fils d'immigrés italiens et une énigmatique polonaise un peu "barbie girl". Ce fut une soirée tout à fait inhabituelle. J'ai eu l'impression de me retrouver dans un livre de Paul Auster. Dans un autre univers, infiniment loin des Starbucks remplis de nerds scotchés à leur ordinateur...