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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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3 novembre 2007

Grenelle de l'environnement: suites...

Ce matin, un article de Nicolas Hulot dans le Figaro concernant le Grenelle de l'environnement.

Si je le signale c'est parce qu'il dresse un constat à mon avis lucide de cette étape:

C'est un succès pour les raisons que j'ai déjà indiqué: établissement d'un dialogue entre des gens qui n'avaient pas l'habitude de se parler, transformation d'un sujet de débat "périphérique" en un sujet reconnu par les institutionnels, avancée sur certaines mesures avec potentiellement aussi une évolution majeure si l'impact énergétique est utilisé pour refondre la fiscalité (taxe carbone).

Beaucoup reste à faire notamment sur le terrain de l'éducation: j'ai déjà mentionné l'hyperoptimisme des dirigeants mais j'aurais pu aussi parler des étudiants de première année de l'ENS Lyon qui, il y a une semaine, me disaient à propos du réchauffement climatique et de la crise énergétique "Oui bon mais on trouvera bien une solution" ou de ma tante qui me demandais "Mais... tu y crois toi à cette histoire ?".

N'empèche que, pour avoir une vision un peu claire du problème, il faut beaucoup travailler. Heureusement, d'autres comme Jean-Marc Jancovici l'ont déjà fait mais encore faut t'il s'approprier cette connaissance (ce que je ne prétend pas avoir réussi... ce qui me fait me sentir parfois un peu honteux disons le).

Last but not least, le Grenelle n'a pas été l'occasion d'un basculement de paradigme. Comme écrit Nicolas Hulot:

"Aucune question sur l'obsolescence ou sur les deux principes qui nous enivrent : les principes technologique et économique. Le premier « tout ce que l'on rêve d'avoir, on peut le faire », le second « tout ce que l'on rêve d'avoir, on peut l'avoir ». Pas de prospective, ni d'analyse sur la trajectoire de notre civilisation. Pas de doute exprimé sur notre culture matérialiste, sur « la profusion des moyens et la dispersion des intentions » évoquées par Einstein. Rien qui puisse servir à étayer un nouveau modèle social et économique. Rien sur de nouveaux indicateurs comme, pourquoi pas, le BIB, le bien-être intérieur brut... Comme si ces sujets étaient pour certains une compromission insupportable, ou plus simplement comme si le statut d'intellectuel immunisait contre les désordres annoncés."

Mais bon, c'est déjà un pas en avant. Aller plus loin nécessitera encore beaucoup de travail et l'approfondissement de la méthode utilisée pour le Grenelle. Dans ce débat - comme dans d'autres - tout l'enjeu va consister à faire émerger un point de vue nouveau qui dépasse les points de vues individuels de chacun des participants au débat. C'est une question de méthode et de pédagogie comme le souligne le directeur de l'ADEME également dans le Figaro de ce matin.

D'expérience - les Etats Généraux de la Recherche (EGR) en 2004 - je sais que ce n'est pas facile. Le point clé consiste à se donner la durée pour que chacun s'approprie ce qui sort du processus et transforme sa propre opinion.  Or cela prend du temps. Pour les EGR en 2004, ce fut un échec: du fait d'un calendrier trop serré, seule une infime fraction des acteurs fit ce mouvement, le reste campant sur ses positions. Ceci explique que les évolutions qui suivirent ne passent pas bien, ne contribuent pas forcément à améliorer les choses sur le terrain ou tout simplement que sur certains sujets, rien n'ait bougé. Ceci étant, rien n'oblige l'histoire à se répéter.

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