31 mars 2007
L'archaisme des partis politiques...
Mon dernier post sur la campagne électorale aura suscité 5 commentaires, presque un record...
Cette semaine j'ai reçu un mail d'un ami qui m'a transmis le mail qu'il a envoyé à Delors pour lui expliquer son désarroi devant la bipolarisation PS/UMP, l'absence de programme crédible porté par ces deux partis et le refus de toute ouverture au centre proné par nombre de personnes.
Plus généralement, j'avoue que je n'ai pas rencontré grand monde qui se satisfasse de devoir voter PS ou qui soit enthousiaste à l'idée de voter UMP. Si Royal est élue, on ne pourra pas dire que ca sera par enthousiasme et adhésion à son projet. Et si Sarkozy est élu, on peut dire que la majorité de la population en age de voter l'aura en ligne de mire. Dans une telle configuration, je vois mal comment les choses vont s'améliorer dans le pays.
Je me suis déjà exprimé sur la connotation prise par la campagne lors de l'épisode nationaliste. L'épisode sécuritaire qui a suivi la semaine suivante m'a malheureusement donné raison. Les deux partis principaux jouent évidemment la montée de Le Pen pour préserver leur match de second tour. Vu d'ici, c'est d'une évidence claire comme de l'eau de roche.
Ce qui est frappant dans tout cela, c'est l'effondrement du niveau du débat. Il n'a jamais été très élevé mais le début de campagne fut marqué par l'irruption de vrais problèmes dans la campagne: l'environnement avec la démarche de Nicolas Hulot et aussi le problème de la dette publique et indirectement du fonctionnement de l'Etat.
Comme je l'avais déjà expliqué, une des raisons de fond de l'occultation de ces sujets dans la campagne provient sans doute du fait que le PS et l'UMP sont en un sens des frères jumeaux idéologiques: l'un comme l'autre ont une vision essentiellement positiviste et productiviste de la société. Vision qui s'apparente à pédaler toujours plus vite sur un vélo pour éviter d'avoir à ralentir: en produisant plus, on trouvera des solutions à tous les problèmes et les lendemains continueront de chanter. Ce mode de pensée est hérité des 30 Glorieuses mais n'intègre absolument ce que nous savons maintenant: d'une part que notre modèle de développement économique n'est pas compatible avec le fonctionnement de l'écosystème planétaire et d'autre part que le progrès scientifique et technique peut se heurter à des difficultés dont la résolution dépasse de loin une génération (traitement du cancer ou du sida, fusion thermonucléaire pour ne citer que trois exemples).
Nos partis politiques ont une génération de retard et malheureusement l'embourbement des verts, qui représentaient un aiguillon important dans le paysage, ne va pas arranger les choses. Au moins aussi génant, la faiblesse intellectuelle des grand médias, y compris écrit, en France. Mais ca j'en parlerai dans un autre post...
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