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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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11 juin 2007

Dans quel Etat j'erre ?

Pour une fois, je vais faire un post à partir d'un des commentaires sur un de mes précédent post: Il décide donc de tout, tout seul, sur tout. L'assemblée sera une vulgaire chambre d'enregistrement des loies voulues par lui. Les ministres de simple exécutants des décisions qu'il aura prises avec ses conseillers Elysées. Le 1er ministre, un simple coach (pour les jogging comme pour les conseils des ministres). L'ETAT, si puissant et centralisé, C'EST LUI. Je suis d'accord: on est entré dans une inteprétation encore plus présidentielle de la Constitution de 1958. Mais il ne faut pas oublier que d'autres présidents par le passé avaient vraiment pris la main sur le gouvernement: de Gaulle évidemment mais aussi Giscard. Il ne faut pas oublier que c'est précisément le poids du président qui avait entrainé le départ de Chirac en 1976: "Je ne dispose pas des moyens que j’estime aujourd'hui nécessaires pour assumer efficacement mes fonctions de Premier ministre et dans ces conditions, j'ai décidé d'y mettre fin". Nous en avions tout simplement perdu l'habitude après les années 80, notamment grace à Fabius et son "Lui c'est lui, moi c'est moi", à la cohabitation Chirac/Mitterrand et enfin grace à Rocard. Puis dans les années 90 nous avons eu de nouveau un président plutot faible devant le Premier Ministre: cohabitation avec Balladur, puis avec Jospin et ministère d'Alain Juppé, droit dans ses bottes. Le président plus dominateur et moins lointain n'est donc pas une nouveauté mais le retour d'une pratique éclipsée depuis plus de 20 ans... Simplement dans le cas présent, l'actuel président s'implique de manière plus nette dans les détails. Là est la véritable nouveauté. Car la deuxième grande tendance qui devrait se développer : le poids de l'avis majoritaire du peuple, mesuré par les sondages, dans les décisions qui seront prises. On va en parallèle aller également vers une démocratie d'opinion (ce point serait à développer, mais il faudrait un billet complet pour cela...). Peut être, ca je ne peux pas dire. Je pense que la première partie du mandat Sarkozy sera "ballistique" comme on dit en physique. C'est à dire qu'il va aligner les trains de réforme et que, sauf accident, le wagon de couleuvres sera avalé par le pays sans broncher. La véritable question c'est de savoir ce qui se passera une fois cette phase terminée (dans 18 à 24 mois à mon avis). Ainsi, on entre désormais à mon avis dans un nouveau régime, et qu'on pourrait qualifier, en mettant ces deux éléments bout-à-bout de : "monarchie élective absolue d'opinion" (je n'ai pas trouvé mieux pour le moment...;-)). C'est vrai que si on se réfère à Wikipédia, la définition de l'absolutisme fait référence à l'absence de contrôle du poivoir exercé par le chef d' l'Etat. Cette notion est indépendante du régime même si historiquement on a plutôt vu des monarchies absolues. Mais en pratique une République peut aussi être absolue si la Constitution est mal foutue. Stricto censu, en France sous la 5ème, il existe des contrôles via le Conseil Constitutionnel mais avec le résultat des élections qui se dessine, le président va disposer d'un mandat complet sans aucun contre pouvoir fort. Au niveau technique, je parlerai donc toujours de régime hyper-présidentiel. Au niveau politique, l'abstention élevée de l'élection législative est un signal désastreux. Les abstentionnistes ont tout simplement signé un chèque en blanc à la majorité présidentielle ce qui n'est absolument pas sain. On pourrait même dire que les électeurs qui se sont abstenus se sont plus comportés en sujets qu'en citoyens. Après tout, en République, la séparation des pouvoirs est une chose fondamentale. Or si l'élection du président permet de désigner le chef de l'executif, les legislatives permettent d'élire ceux qui éliront le pouvoir législatif.
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