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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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26 mars 2010

De César à Brutus...

"Je l'ai signée et donc je la fais, c'est une question d'honneté"

C'est en ces termes que s'est exprimé Sarkozy sur la taxe carbone à l'automne 2009. En annonçant le report de celle ci aux calendes grèques mais en effirmant que les réformes vont continuer, l'hyperprésident se révèle une fois de plus tel qu'il est: fort en paroles, faible dans les actes.

Avec la déroute électorale de dimanche, on ainsi entre dans une seconde phase de son mandat: par une reculade et un coup de menton.

Le triomphe de Sarkozy et son hyperprésidence reposait sur le fait qu'il était la clé de victoires à venir pour l'UMP, celui qui avait restauré l'unité à droite en phagocytant le FN et le centre et installé une division durable à gauche. Avec les résultats de dimanche, il est devenu clair que cela ne marchait pas à tous les coups.

Une fois le volontarisme messianique post-moderne remisé dans les caves de l'Elysée, il est difficile de prévoir ce qui se passera d'autant plus que les incertitudes économiques sont encore particulièrement lourdes. En l'absence de convulsions majeures de l'économie mondiale comme une nouvelle crise financière systémique, il est probable que l'hyper-président se mettra en retrait, tout en canalisant son énergie dans quelques discours un peu creux et de tonitruantes interventions sur le thème de l'insécurité ou de la lutte contre le terrorisme, comme il vient de le faire récemment à Dammarie. En tous cas, c'est dans cette direction que ses conseillers pousseront pour minimiser les risques. En clair, nous devrions assister à une pression croissante à la Chiraquisation de l'hyper-président.

Cependant là où Chirac était passé maitre dans l'art du reniement et de la souplesse, allant jusqu'à renier ses élans libéraux des années 80 pour se couler dans le costume de "père de la Nation" tendance radical social, Sarkozy restera droit dans ses bottes, convaincu d'avoir raison envers et contre tout. Comme César, il est celui qui sait, celui qui décide, celui qui fait.

mort_cesarEt comme César, il sera vénéré avec obséquiosité tant qu'il apparaîtra incontournable. Il est donc probable que l'UMP serre les fesses et fasse bonne figure dans l'unité à l'approche de la présidentielle. Les couteaux ne sortiront qu'après.

En cas d'échec aux présidentielles ou aux législatives, il sera poignardé sur le champ et sans pitié par son propre camp. Au poste de Brutus, les candidats se bousculent déjà: du mielleux Xavier Bertrand à l'impatient Jean-François Copéen passant par Eric Besson à qui sied si bien le costume du traitre providentiel... Nul doute qu'après le meurtre de celui par qui la défaite est arrivée, chaque cacique de l'UMP exercera son droit d'inventaire d'un air contrit en invoquant la puissance castratrice de celui qu'ils auront idolatré auparavant et la terreur inspirée par les hommes du Chateau. Tout cela s'est déjà produit et se reproduira encore...

S'il remporte présidentielle et législatives, la question de la succession sera ouverte dès la prise de fonction du premier ministre. Là encore, on retrouvera le duo Bertrand/Copé dans les starting blocks et les quatre années qui suivront seront la répétition de ce qui s'est passé entre Chirac, De Villepin et Sarkozy. Nul ne sait quelle sera l'issue exacte de ce long combat mais des jeunes loups finiront bien par avoir la peau du vieux mâle dominant. Tout cela s'est déjà produit et se reproduira encore...

Et pendant ce temps, le pays continuera à s'enfoncer dans une pauvreté croissante. Comme je l'écrivais dès novembre 2006: "loin d'être un pays redynamisé et en marche vers un avenir radieux, la France d'après pourrait se réveiller congelée dans une défiance généralisée, une situation économique encore plus mauvaise et aucune envie d'en sortir."...

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Commentaires
F
Il n'y a pas d'autres prétendants ? Parce que le faux bisounours Bertrand, j'ai du mal, et ça me déprime d'avance.
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