Quatres vraies bonnes raisons de s'inquiéter...

Réforme des retraites, offensive fascisante de Sarkozy et de son gouvernement, affaire Worth-Bettencourt et compagnie, gesticulations de l'UMP pour sauver le soldat Woerth, déportation des Roms (autant appeler les choses par leur nom) et rentrée scolaire... autant de sujets qui font la une de la presse française.

Et si tout ce petit monde était à coté de la plaque ?

Et si nous étions dans la même innocence naïve qu'il y a neuf ans lorsque, sous les yeux médusés des traders de Wall Street trop occupés à sauver leur mise dans l'effondrement de la bulle Internet, deux avions se sont encastrés dans les tour du World Trade Center ?

Du coup, histoire de commémorer ce jour de l'innocence perdue et parce que vous le valez bien, je vais vous donner dans les prochains jours quatre bonnes raisons de s'inquiéter qui n'ont rien avoir avec Loréal, nos retraites et les agitations stériles de notre hyperprésident à talonnettes. 

Stay tuned...

Comments

[arno]

Dès que j'ai du temps (genre demain), j'expliciterai un peu plus ce que je voulais souligner. L'essentiel étant que je ne contestais pas ton propos, mais juste l'usage abusif des mots que choisissent les médias et la classe politique en ce moment. Je crois que je suis même un peu plus pessimiste que toi quant aux aspects fascisants ;-)

[P.]

Déportation: La déportation est l'action de chasser quelqu'un, plus souvent un groupe de personnes, de son territoire ou de son pays, en le maintenant en captivité ou non.

cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Déportation

Fascisme: je l'ai employé au sens éthymologique sans référence au fascisme italien des années 30: le fascisme c'est la fascination par l'autorité (racine latine fascinus...). cf un autre post ou je l'ai déjà employé en ce sens:

http://ayearinboston.canalblog.com/archives/2009/11/11/15759048.html

En clair, je n'identifie pas ce qui se passe avec ce qui s'est passé il y a maintenant 60 à 70 ans. Par contre je dis que ce qui se passe actuellement partage un certain nombre de "racines du mal" avec nombre d'épisodes sombres de notre histoire: fascination incondentionnelle pour l'autorité, hubris de la classe dirigeante et mépris pour la société civile, instrumentalisation de la peur et stigmatisation de certaines populations pour conserver des positions dominantes.

L'histoire ne se répète jamais à l'identique, elle begaye même très rarement. Mais ne soyons pas aveugles à des airs de "déjà vu"... Ceci dit, je suis d'accord: la France n'est ni la Chine ni le Zimbabwe et pas plus l'Iran.

[arno]

Pour qu'on se rappelle bien, quitte à avoir la nausée, c'est un bon moyen mnémotechnique :-):

http://www.alainamiel.com/images/tatouage.jpg

http://hommelibre.blog.tdg.ch/media/02/01/1783960953.jpg

http://www.devoir-de-philosophie.com/images_dissertations/128527.jpg

http://8e.img.v4.skyrock.net/8e1/caro0824/pics/2005655069_1.jpg

[arno]

je pense qu'il est absolument lamentable d'instrumentaliser à des fins politiques les expulsions de roms, pour essayer de faire oublier un bilan désastreux en matière de sécurité! Maintenant, çà serait pas mal qu'on réserve le mot déportation à ce qu'elle évoque historiquement (shoah + génocide de tziganes et autres catégories de population classées comme déviantes, inférieures ou parasites pour la race aryenne). Il n'est pas vraiment très sain de galvauder des termes chargés lourdement de sens. Il n'y a pas de camps d'extermination, ni de trains de la mort, qui attendent les roms à leur arrivée en Roumanie (juste des journalistes qui se délectent de pouvoir jouer les grand- reporters, à défaut d'avoir suffisamment de cran pour aller vraiment sur des zones de guerre, on risque moins de se faire égorger par un taliban, et on peut quand même faire le beau dans les salons parisiens). Ils ne sont pas non plus 50% à mourir dans les avions charters pendant leur retour. Ils ne sont pas forcés non plus de supporter des conditions d'entassement inhumaines pendant leur voyage.

Sarkozy est un crétin certes! Mais arrêtons les accusations de nazisme, fascisme, ou communisme, dès lors qu'on a rien dire. La nuance, c'est quand même appréciable dans une démocratie, et les morts des camps de concentration méritent mieux que d'être convoqués au gré des vicissitudes l'actualité! Exploiter l'inexploitable pour justifier un bilan sécuritaire ou pour le critiquer sont deux approches similaires, et nuisent fortement à la qualité du débat qui devrait exister dans notre société républicaine et démocratique.