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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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5 décembre 2010

Un Lyonnais in Paris...

Me voici de retour vers Lyon après une semaine passée à Paris. Lorsque ce post apparaitra sur mon blog, je serai quelque part en transit en espérant ne pas être bloqué dans un TGV en plein Morvan par la neige.

Je suis plutôt content de ma semaine... J'ai évité de choper une pneumonie ou la grippe en logeant dans un hotel proche de l'ENS de Lyon. Du coup c'est nettement plus reposant et le travail marche mieux. J'ai pu voir la manip démontée et discuter des dernières avancées avec mes collègues et j'ai même vissé un cable RF. La Science n'en sera pas bouleversée mais bon... Enfin les choses avancent et il y a bon espoir d'arriver à faire au moins partiellement la tomographie quantique des électrons. Cela devrait donner à véritable essort à l'optique quantique électronique qui est encore assez confidentielle..

Ce qui est plus directement de mon ressort à également avancé même si il y a encore beaucoup de travail avant de bien comprendre ce qui se passe... Nous avons plutôt bien compris ce qui arrive aux excitations "Dr. Jeckyll et Mr. Hide". Et surtout, j'ai passé un certain temps à une de mes activités favorites: étaler mes élucubrations au tableau devant mes collègues médusés qui n'ont pas manqué de partager mon enthousiasme tout en me rappelant aux contingences de notre vallée de larmes...

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A part cela, une petite visite à ma famille à Clichy que je n'avais pas vu depuis longtemps. Après un long parcours dans le métro parisien et l'expérience indicible de la ligne 13 vers 19h45, j'ai revu le quartier où vivaient mes grands parents il y a bien longtemps de cela. J'ai donc passé une soirée bien animée où, comme d'habitude, j'ai fait figure d'odieux gauchiste en critiquant ce président qui au moins se bouge le cul contrairement à son prédécesseur (2012, c'est pas gagné j'vous dit) et d'extra-terrestre en expliquant sur quoi je travaille. En tous cas j'étais très content de les revoir!

Bien sur j'ai fait quelques bons restos avec des collègues et des amis dans le Quartier Latin et à coté (mais pas loin parce qu'il faisait vraiment trop froid).

A noter, un déjeuner avec un des commenteurs assidus de ce blog qui m'a signalé le dernier post de Jacques Attali. Bon, ames sensibles et optimistes invétérés s'abstenir: mettez vos enfants au lit en leur parlant longuement des bisounours car comme le dit Attali, les deux voies de sorties qui restent après l'échec de la grande refonte de la gouvernance et de la finance mondiale, c'est l'inflation et/ou la guerre. Et après on dit que mon blog a des vertus contraceptives! 

N'empèche qu'il règne parfois à Paris comme un sentiment un peu désabusé dans les labos. La dernière mode dont tout le monde parle, ce sont les LabEx, les IdEx et autres superstructures visant à réintroduire par la grande porte des quartiers de noblesse qu'on avait espéré faire sortir par la fenêtre grace à la très révolutionnaire ANR... J'ai donc croisé plusieurs éminents collègues qui voient avec stupéfaction augmenter exponentiellement le temps et d'énergie passé par nombre de membres de la communauté scientifique en (auto)problamations d'excellence. Sauf que cette prophétie là est rarement auto-réalisatrice. Heureusement que pendant ce temps là, certains continuent à pousser la technologie dans ses derniers retranchements pour révèler au Monde les merveilles de l'univers quantique!

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Ceci dit, au train où vont les choses, il va falloir que je fasse attention à ce que j'écris dans mon blog car vu le degrés de consternation que j'ai relevé, je ne voudrais pas que mes analyses sur la marche de notre Monde vers le Monde d'après contribuent trop à la sinistrose ambiante. 

Du coup, il serait bien que je partage quelques instantanés plus futiles de ma semaine parisienne. Sachant que je ne suis pas allé au Crazy Horse ni au Moulin Rouge et que j'ai raté Sylvie Vartan au Théatre du Chatelet, ca va être un peu compliqué.

MetronomePour le moment, je suis juste en train d'écrire ce long, trop long, post au café de la Contrescarpe, célèbre pour son ambiance cosy, son Wifi gratuit plébiscité par les bloggeurs comme moi, sa terrasse chauffante assez peu écolo disons le, et son pepsi à plus de 4€... mais que ne ferais t'on pas pour raconter sa semaine parisienne en ce point quasi culminant de la Montagne Sainte Geneviève. 

D'ailleurs, si vous voulez vous évader des turpitudes de notre monde lancé à toute vitesse vers la crise énergétique, le dérèglement climatique, la singularité technologique et l'hyperempire, je vous conseille de découvrir la palpitante histoire de Sainte Geneviève et de sa montagne au travers du livre de Lorànt Deutsch: Métronome.

Certes, les spécialistes d'histoire resteront sans doute sur leur faim mais les curieux comme moi y trouveront leur compte et essayeront d'imaginer comment était Paris quelques siècles plus tôt... Il est loin le temps où les Maitres professaient sur des ballots de paille, où le quartier Latin bruissant d'écoles diverses et variées qui formaient l'université, où les étudiants écumaient les ruelles sombres du Paris médiéval.

En fait, même sur quelques années, les choses changent sans vraiment changer: à l'angle d'une petite rue en contrebas de l'école où officiait De Gennes, un bar de nuit un peu louche aux lourdes tentures pourpres qui évoquait les bordels du 19ème a été remplacé par un atelier bobo. Un peu plus loin, la très feutrée société d'administration de biens à la devanture en bois vert qui m'évoque invariablement les fortunes discrètes bien que considérables des grandes familles parisiennes est toujours là. Les clodos de la Contrescarpe semblent avoir disparu mais la fontaine est toujours là, immuable comme la petite superette et les grands cafés qui bordent la place. Quant aux clodos, on les retrouve en fait dans les cabines téléphoniques que plus personne n'utilise dans ce quartier où, chez les jeunes générations, le iPhone est probablement plus fréquent que les plombages dentaires. Dans les bars, les vétérans de l'Afghanistan ont remplacé les Hippies revenus de Katmandou mais l'on y trouve toujours des touristes américains venus gouter au frisson ineffable de la tartine de pain avec du beurre et des confitures maison. Et au Contrescarpe, comme il y a un quart de siècle, la jeunesse des beaux quartiers et de la province, des universités, des grandes et des moins grandes écoles continue à raconter sa vie, rechercher l'ame soeur et refaire le monde.

Bref, sic transit gloria mundi, fluctuat nec mergitur...

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Commentaires
B
Pour répondre sérieusement à ta réponse, la bataille qui commence entre "hyperempire" et "hyperdémocrates" est l'autre hyperconflit de ce début de siècle, dont le principal champ de bataille ne sera pas cette fois le "monde réel" mais internet...
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B
C'est pour être qualif à la place du qualif ? ;-)
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P
Oui en effet bonne suggestion... il faut que j'y réfléchisse. Ceci dit n'oublions pas l'hyperconflit (-: ... Mais bon, aujourd'hui une bonne nouvelle, j'ai fini mon (hyper)dossier de qualif! Oufffff.....
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B
L'émergence de wilileaks et la bataille contre Julian Assange me semble marquer le début de la guerre ouverte entre l'hyperempire et les "hyperdémocrates". De même que l'appel de Cantona, même s'il n'a pas été suivit dans l'action, a généré un début de vent de révolte des citoyens contre le même hyperempire. Qu'en dis-tu ? Cela pourrait t'inspirer un petit billet... ;-)
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P
Quand Attali ou toi agitez des menaces de guerre mondiale, je me demande si ce n'est pas un symptome du DOC, le Désir Occidental de Catatastrophe (avec des intiales, ça fait tout de suite plus sérieux). J'ai entendu parler pour la première fois du DOC lors des débuts de l'épidémie de grippe H1N1. Un commentateur a relevé à quel point les gens semblaient excités par ce développement, et semblaient presque souhaiter une catastrophe de grande ampleur (mais quelle déception en fin de compte!).<br /> <br /> Le DOC frappe l'Occident peut-etre parce que les gens sont fatigués de leurs vies confortables mais un peu ternes, et ne croient plus trop au progrès. Par contre dans les pays pauvres les gens savent en connaissance de cause que les vraies catastrophes ce n'est pas amusant, ce qui les immunise contre ce mal. Et dans les pays en développement rapide (comme souvent en Asie) les gens sont trop occupés à s'enrichir pour nourrir les mêmes pensées morbides que nous. <br /> Alors docteur, est-ce que le DOC c'est grave ?
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