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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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6 décembre 2010

On achève bien les écoliers

Il y a déjà eu plein de livres sur l'école en France mais celui là sort à mon avis du lot... D'abord parce qu'il est court et clair et ensuite parce qu'il est écrit par quelqu'un d'extérieur au système, à savoir Peter Gumbel, un ancien reporter du Times dont les deux filles sont scolarisées en France depuis plusieurs années. Du coup, c'est un regard extérieur sur notre propre système éducatif qui est proposé.

cover_on_acheve_bien_les_ecoliers_smallCe que le bouquin décrit recoupe assez nettement mes propres intuitions qui elles même remontent largement au siècle passé: l'école de la République, par sa fixation sur la sélection, est castratrice, ce qui la rend nettement moins efficace que ce qu'elle pourrait être. 

Le bouquin décortique soigneusement le phénomène et l'éclaire à la lumière de comparaisons internationales. Il en ressort plusieurs observations intéressantes et assez simples. Ainsi, l'école américaine est une sorte de décalque en négatif de notre système scolaire: si elle réussit à mettre en confiance les élèves, en revanche elle manque de solidité dans le bagage cognitif transmis. Tout le défi consiste donc à élaborer une démarche pédagogique ambitieuse sur le plan des compétences et des connaissances mais qui sache stimuler la motivation des élèves et prendre en compte leur diversité... Le diable étant dans les détails, ce n'est pas si simple.Ainsi la Finlande, souvent citée comme un compromis réussi par l'auteur et dans nombre de médias, montre que cela n'est pas facile. Cela demande des moyens, une solide formation des enseignants, des réseaux pédagogiques construits dans la durée et même un système qui marche éprouvera des difficultés lors d'une transition démographique augmentant l'hétérogénéité de la population (en Finlande c'est l'immigration récente). 

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas parce que la route est longue et la pente est raide qu'il ne faut pas essayer d'avancer. On a tout à y gagner. Je vous recommande donc la lecture de ce petit livre, bien loin des guéguérres de chappelle entre pédagogistes et disciplinaires et des élucubrations dogmatiques que l'on peut lire dans nombre de médias français sur le sujet.

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Commentaires
P
Le second point fait partie des propositions de l'auteur du bouquin: le ministère devrait cesser de micromanager le mammouth et devrait donner une véritable autonomie aux équipes enseignantes... Le programme devrait être plus un cadre et non pas un listing détaillé de choses à voir et on devrait laisser chaque établissement mettre en place des initiatives pour aider les élèves.<br /> <br /> Ca suppose bien sur que les syndicats aient une attitude plus constructive... mais aussi que l'ensemble des enseignants acceptent d'y mettre du leur en adoptant une attitude ouverte par rapport aux initiatives que certains de leurs collègues pourraient lancer. Or Peter Gumbel montre que c'est cette réticence inconsciente à sortir des schémas traditionnels qui peut bloquer à l'échelle locale. <br /> <br /> Ceci dit je te rejoins: les économies de bout de chandelle et les effets d'annonce renforcent la tendance du système à se bloquer. Bref il faudrait un ministre qui:<br /> <br /> - obtienne des ronds pour mettre un peu d'huile dans le système,<br /> - calme les adreurs des technocrates du ministère,<br /> - envoie les plus excités des inspecteurs généraux compter les pingoins aux Kerguélen,<br /> - s'abstienne de lancer une grande réforme dans les deux ans suivant sa prise de fonction,<br /> - arrive à mettre autour d'une même table les pédagos et les disciplinaires pour les forcer à causer sans s'injurier...<br /> <br /> C'est pas gagné... Vaste programme comme disait le Général (-:
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C
De deux choses l'une (au risque de passer pour une saleté de sarkozyste-libéral-sans-morale) il faudrait, pour faire évoluer le système que les syndicats mettent un peu (doux euphémisme) d'eau dans leur vin et cesse de rejeter toute idée qui ne vient pas d'eux ; et la seconde il faudrait que les gouvernements qui se sont suivis (et qui continueront) prennent un peu en considération la base, à savoir les enseignants, les parents et les gamins pour proposer des solutions qui ne seraient pas des économies de bout de chandelle (non-remplacement d'un prof sur deux partant à la retraite, remplacé, en fait, à grand coup d'heures sup) ou des effet d'annonce (cf. le livre blanc sur la sécurité à l'école) voire des mesures dévastatrices prises sans concertation (cf. la réforme de la formation des Maîtres).<br /> <br /> Je pense que les rapports du Haut Conseil de l'Education pourront t'intéresser aussi (notamment celui sur le Collège - le dernier en date - qui n'est pas sot et propose de vraies pistes de réflexions).
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