Casablanca
Ce film, c'était un peu le mythe... un immense classique dont on m'avait maintes fois parlé et que je n'avais jamais vu. Et pourtant j'avais une édition Bluray depuis des mois mais Lionel a catalogué ce film "étagère du bas"...
Le label "étagère du bas", c'est un peu comme le carré blanc de l'ORTF. Sauf qu'au lieu d'interdire le visionnage aux enfants, Lionel interdit juste qu'on regarde le film lorsqu'il est présent. Les Rohmer sont sur l'étagère du bas, a coté de Tropical Malady, des Petits Fils et de quelques perles du cinéma indépendant américain.
Mais bon, pour en revenir à Casablanca, j'ai beaucoup aimé. Et pourtant objectivement, le film a des défauts: personnages parfois caricaturaux, décors limités, pas mal d'erreurs historiques, beaucoup de clichés. Mais finalement, Casablanca c'est un peu comme un bon couscous que l'on aurait fait mitonner à feu doux: même si on n'aime pas les courgettes ou les merguez ou la semoule, le mélange ne manque pas de classe, au contraire! Certes, il n'a pas la magie des Carné & Prevert mais l'atmosphère décadente du pub, les petits grenouillages, compromissions et magouilles des uns et des autres pour tenter de s'échapper vers l'Amérique sont vraiment bien rendus.
Et puis en ces temps troublés où un pays qui vient quasiment de mettre la presse sous tutelle va prendre la présidence de l'Union Européenne, ça ne fait pas de mal de revoir un film comme Casablanca.