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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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26 février 2011

Rebondir ou pas ?

Parmis les grands défis que pose l'émergence d'un nouveau projet politique progressiste, un des plus difficile à résoudre sera celui de la synthèse entre une vision productiviste du progrès et les idées de décroissance. La première est véhiculée par les partis de gauche historique issus des mouvements ouvriers du 19ème et lies progrès social et progrès matériel. La seconde est beaucoup plus récente, encore très multiforme et est issue des mouvements de l'écologie politique. Les décroissants se placent dans la filiation du rapport du Club de Rome qui avait fait sensation dans les années 70 mais qui, probablement, était venu un peu trop tôt... encore que.

On pourrait évidemment penser que les décroissants sont de doux nostalgiques de la vie en communauté néo baba cool dans la frugalité et les froideurs du plateau du Larzac. Il y a probablement du vrai là dedans mais il y a aussi des choses très sérieuses.

Ainsi cette semaine, un des bloggeurs du Le Monde consacre un billet à l'effet rebond et aux problèmes qu'il posera dans les décénies à venir. L'effet rebond, j'en ai entendu parler par François Schneider quand il était encore sur Lyon. Lui, c'est un docteur en sciences de l'environnement de l'INSA de Lyon qui organisait des repas de quartier à la Croix-Rousse il y a bien bien longtemps et qui vivait au fameux 26 rue René Leynaud. Mais surtout, dans son travail de recherche, il est un des théoriciens de l'effet rebond et c'est loin d'être n'importe quoi...

L'effet rebond, c'est un comportement humain émergent qui fait que lorsque l'on arrive par un progrès technique ou organisationnel à dégager des marges en utilisant mieux les ressources, notre activité augmente de manière à 

Exemple concret: les moteurs des voitures actuelles sont considérablement plus économes que ceux des années 80 mais les voitures ont pris un tel surpoids lié à l'amélioration du confort et des dispositifs de sécurité que la consommation de carburant au 100 km n'a pas tant progressé que l'on aurait pu espérer.

Un autre exemple lié à la ressource "temps" qui parlera surement plus à nombre de mes collègues: la révolution des technologies de l'information aurait du nous simplifier la vie en rendant nombre de taches administratives plus fluide. Et bien non: plus on sait traiter vite de l'information, plus on complexifie et on alourdit les procédures ce qui neutralise les gains de temps espérés.

Alors comment limiter l'effet rebond ?

Une première remarque c'est que la limitation des ressources naturelles finira par "gagner" la bataille. A un moment, on finira pas ne plus pouvoir compenser la chute de production des ressources non renouvelables par une meilleure efficacité. Ca résoudra le problème mais dans la douleur...

Sinon quelles sont les autres pistes ? Ce que propose François Schneider, c'est d'agir au niveau des comportements. En clair, nous devons apprendre à nous contenter de moins, ou plutôt à trouver des sources de contentement basées sur ce qui est vériablement renouvelable. Ce processus ne sera pas instantané mais passe par un véritable changement de paradigme avec un basculement des valeurs de croissance quantitative vers des valeurs de qualité de vie. 

Le simple fait que des médias comme Le Monde ou The Guardian ou des think tanks hors de la mouvance "décroissante" commencent à s'y intéresser est donc plutôt encourageant...

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Commentaires
G
Merci pour vos analyses et synthèses précieuses qui nous font gagner du temps quand il est si précieux et nous permettent de rester dans le coup un peu + intelligemment !<br /> P.S : pourriez vous complèter la phrase de fin du 4e paragraphe qui a été maltraitée. Et fin du 5e : la conso aurait dû régresser plutôt, non ? Et supprimer ce P.S. ensuite!
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