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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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10 août 2012

L'amer Michel...

Polac bien sur... comme le qualifie Pierre Assouline dans un portrait assez vitriolé mais peut être pas si faux que cela. Il faut dire qu'avec un tel personnage, les flingues n'allaient pas tarder à sortir après les hommages et éloges de circonstance. De Polac, il me reste quelques souvenirs...

Le premier, assez ponctuel, ce sont ces images du plafond de sa chambre, un peu sale, avec quelques fissures, filmé par lui même dans un vieux pul délavé par une journée grise. Je crois qu'il s'agit de son documentaire Fragment d'un autoportrait en vieil ours, tourné en vidéo en 1998, qui est effectivement une sorte d'autoportrait déprimant d'un depressif en pleine depression et dont le mérite principal est de montrer la profonde souffrance de la vraie dépression.

Le second, c'est évidemment Droit de réponse, émission emblématique du grand chambardement télévisuel qui suivit l'élection de François Mitterand. Durant mon adolescence provinciale, trois rites télévisuels familaux faisaient consensus entre mes deux parents et moi: Droit de réponse, 7 sur 7 et Dallas. J'ai déjà parlé des Muppets mais j'étais le seul à apprécier...

Donc tous les samedis, en seconde partie de soirée, nous regardions Droit de réponse un peu comme les romains allaient au Colisée à Rome, c'est à dire pour voir du spectacle... Ceci dit, nous n'étions pas les seuls: tous les Lundis, un des grands sujets de discussion de mes années de lycée, c'était le Droit de réponse du samedi. Il faut dire qu'on sortait de la télévision des années Pompidou et Giscard... A l'époque, l'émission de débat typique c'était Dossiers de l'écran... autant dire très très rasoir. Avec Droit de réponse, c'est devenu plus spontané: les insultes, invectives et cendriers volaient dans un décor bistrotier assez enfumé, interrompus parfois par un dessin de Cabu. C'était nettement plus fun que les Dossiers de l'écran.

Mais bon, déjà, à l'époque, je trouvais que c'était en fait assez stérile. Je garde le souvenir de bastons verbales intenses, plus ou moins intéressantes mais toujours artistiquement bordéliques. Par contre, jamais je n'ai eu le sentiment de sentir vibrer l'Histoire ou la Politique vibrer à travers cette émission. Rien à voir avec 7 sur 7 dont une émission de 1983 suite à l'effondrement de la dictature et l'élection de Raul Aflonsin en Argentine m'avait particulièrement marqué: j'avais pris conscience que le monde de l'époque, marqué par la guerre froide et l'opposition entre les deux blocs, n'en avait plus pour très longtemps...

Avec Droit de réponse, je n'ai pas le souvenir d'avoir pris conscience de quoi que ce soit...

Voilà, moi aussi j'ai fini par sortir le flingue. Le pauvre Michel Polac n'aura pas eu de bol. Mais bon, en fait, ça m'amuse de partager ces souvenirs de la télévision des années 80 avec vous. Ca me donne un apercu de la jouissance de l'ancêtre au coin du feu qui raconte les temps anciens! Bon allez, un de ces jours je vous parlerai de Dallas. Promis!

 

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Commentaires
N
Oui mais le débat était après le film, donc ça commençait à faire tard !
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P
Ben les dossiers de l'écran c'était le mardi soir 20h30... pétantes (pas 20h50 après 18 minutes de pub et 3 de météo). Et comme on n'avait pas classe le mercredi, ben desfois je regardais...
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N
Pareil, je regardais droit de réponse pour le spectacle. Et les dossiers de l'écran, je me rappelle que c'était à une heure où j'étais censée dormir, alors je regardais en douce, et la musique me faisait bien flipper...
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