2014-2017: les années de tous les dangers...

Bon, on ne va pas épiloguer sur les résultats aux municipales. La raclée était prévisible tout comme l'était la montée du FN... Et je crains qu'on ne soit pas au bout de nos peines. Ce week end est sorti un excellent article dans Le Monde qui décrit bien comment les idées du FN se sont enracinées dans le corps électoral... C'est assez effrayant et cela augure d'une longue période d'incertitude politique... 

Ce qui en ressort c'est une fracture profonde entre d'un coté une France des métropoles qui somme toute s'adapte à l'évolution du monde, tente de valoriser son potentiel et ses qualités et de l'autre coté une France qui s'accroche à une image nostalgique d'un age d'or et qui s'enfonce dans la frustration. Il ne faut bien sur pas sous estimer les rééles souffrances sociales qui existent mais cette fracture s'accentue sur un autre terrain: les données socio-économiques seules ne suffisent sans doute pas à l'expliquer. Quand on rentre aussi profondément dans l'irrationnel, c'est hélas assez mauvais signe...

Dans ces conditions, la tache du prochain gouvernement et de Hollande ne va pas être simple. La nomination de Valls est sans aucun doute le signal d'une prise de conscience. Mais c'est aussi quasiment la dernière cartouche à gauche... et il ne faudra pas s'en tenir aux vieilles recettes qui consistent à mettre les problèmes sous l'étouffoir. 

Je reste convaincu qu'il ne se passera rien de bon tant que l'on amènera pas dans le débat public ce simple constat: la croissance comme avant c'est terminé. Cela signifie qu'il va falloir affronter un double défi: d'une part inventer une autre manière de vivre qui préserve notre qualité de vie dans un contexte de redéfinition de la notion de croissance et d'autre part conserver le potentiel maximum de croissance pour financer les adaptations nécessaires. Et chacun de ces chantiers est complexe et loin d'être évident...

En la matière, les analogies avec d'autres pays comme le Canada, l'Australie, la Norvège ou encore l'Allemagne ne sont pas forcément pertinentes. Certains disposent en effet d'un manne liées à d'importantes ressources naturelles (Canada avec le pétrole non conventionnel, Norvège avec le gaz, Australie avec ses mines)... D'autres, comme l'Allemagne, sont entrés en déclin démographique ce qui diminue l'impact du ralentissement de la croissance sur chaque individu (encore que... demandez aux mi-temps à 4€ de l'heure!). Par comparaison la France n'a pas de ressources naturelles énergétiques ou minières et est encore en croissance démographique. Il n'y a donc pas de solution de facilité. En revanche, il dispose d'infrastructures développées et d'un système social et éducatif déjà bien établi. Il dispose ausi de rééles capacités d'innovations même si, sur ce point, la traduction dans les entreprises est faiblarde. Enfin la géographie est un atout: position incontournable en Europe qui est un continent compact au climat plutôt tempéré, variété de paysages...

Bref, nous ne sommes pas les plus mal barrés sur la planète.

Il n'empèche, si une partie significative du pays continue à se persuader que la guerre est déjà perdue et que le salut viendra d'un repli hors du monde et d'un rassemblement improbable d'illuminés et d'opportunistes tous plus claniques les uns que les autres (en clair une mafia), nous risquons des landemains qui déchantent. Ca s'appelle même une phophétie auto-réalisatrice...

C'est là dessus que se fera le bilan de l'équipe Valls: sur sa capacité à gouverner professionnellement et en montrant le sens de ce qu'ils fon et désamorcer cette spirale suicidaire. En espérant que des résultats concrets commenceront à sortir du brouillard d'ici 2017...

Comments

[Cédric]

J'ai parfois, à te lire, la furieuse envie d'envoyer l'adresse de ton blog à nos gouvernants qui feraient bien de jeter un œil à ce que tu écris tant c'est frappé au coin du bon sens d'une part en même temps qu'intelligemment pensé.

Mais bon, je crains que pour te lire il ne faille être ni dogmatique, ni partisan et rares sont nos gouvernants qui ne le soient... las.



La bise :)