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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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12 juin 2010

Towards a lost decade ?

Bon finalement l'actualité aura été plus rapide que moi...

Devant la crise de confiance devant les finances publiques grèques, et la menace d'un nouveau blocage du secteur bancaire par un mécanisme de perte de confiance entre banques (comme après la faillite de Lehman Brothers), ils n'avaient pas tellement de choix. Donc ils ont sorti les grands classiques à savoir le rachat de dette publique par la BCE sur le marché primaire, ce qui introduit de facto un mécanisme de solidarité entre tous les pays de la zone Euro.

Cela a eu un effet transitoire mais assez vite la situation s'est tendue de nouveau. On a vu les spreads sur les dettes Grèques, Portugaises et Espagnoles remonter. L'Espagne a vu sa note dégradée ce qui n'a pas manqué d'enclencher une course à la rigueur pour rassurer les marchés. Du coup, la situation se tend car les différents acteurs du système réalisent que le risque est en augmentation:

  • Risque de défaut des états: mauvais pour les investisseurs institutionnels qui investissent des sommes considérables en obligations d'Etat.
  • Risque de récession économique allumée par les plans de rigueurs européens: moins de commandes publics et hausses des taxes forment un coktail explosif sur la demande et donc sur la santé des entreprises. On se souvient de ce qui a suivi la hausse de 2 points de TVA décidée par Alain Juppé fin 1995: c'était le tournant de la rigueur chiraquien qui nous fit passer de "la France pour tous" à la récession pour tous...
  • Risque de crise de liquidités: de nouveau, les banques n'ont plus confiance. Pas très sures de la solidité des autres, elles préfèrent placer leurs liquidités en pension auprès de la BCE plutôt que les préter à d'autres banques. 

La période actuelle est donc assez risquée... Le danger le plus apparent, c'est la crise de la dette publique européenne. Mais cela n'est pas le seul problème car sur la liste des pays à problèmes, il y a deux gros poissons qui commencent à sentir le pourri: l'Angleterre et les Etats Unis.

Je détaillerai le problème dans un prochain post mais en gros, ces Etats comme tous ceux qui ont massivement injecté de l'argent dans des plans de relances vont avoir un besoin de refinancer leur dette considérable d'ici la fin 2010.

Or il n'y a rien de plus désagréable qu'une période où il y a plus de besoins d'emprunts que d'argent à préter! Ca entraine forcément une concurrence pour attirer les préteurs et donc une hausse des taux. Et ça c'est parfait pour mettre l'investissement en panne et amplifier la récession, et donc les déficits...

Bref, notre avenir pourrait être une longue et triste marche vers une sobriété subie... En termes plus techniques, une longue spirale déflationliste... C'est aussi le destin que connait le Japon qui, à peine sorti de la décénie perdue replonge de nouveau dans un cycle dépressif. Et c'est l'hypothèse qui inquiète Paul Krugman

"But don’t we need to worry about government debt? Yes — but slashing spending while the economy is still deeply depressed is both an extremely costly and quite ineffective way to reduce future debt. Costly, because it depresses the economy further; ineffective, because by depressing the economy, fiscal contraction now reduces tax receipts. A rough estimate right now is that cutting spending by 1 percent of GDP raises the unemployment rate by .75 percent compared with what it would otherwise be, yet reduces future debt by less than 0.5 percent of GDP."

Mais un autre scénario, bien moins rassurant est possible... à suivre.

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Commentaires
P
Si c'est pas malheureux, il faut que je fasse moi-meme les questions et les reponses!<br /> D'apres The Telegraph:<br /> <br /> "The French surrender came days after Mrs Merkel announced that Germany will embark on a £66.5billion austerity. The France initially openly criticised the move saying it risks cutting consumption and killing off European economic recovery. But in a further sign that Germany is calling the shots, the French government then announced its own £83billion austerity drive."
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P
...et retour vers la catastrophe planétaire.<br /> <br /> Bon, plus sérieusement, certains pays européens (Angleterre, Allemagne) viennent de décider d'une cure d'austérité. Krugman considère que ces décisions sont très dangereuses.<br /> <br /> Où en est-on de ce débat en France : faut il tenter de réduire la dette tout de suite ou attendre que la reprise soit solidement enclenchée ?<br /> Quelqu'un peut-il nous éclairer sur les positions des différents acteurs politiques ?<br /> <br /> (Disclaimer: et oui, malgré l'internet et tout ça les nouvelles de France ne me parviennent qu'au compte-goutte; j'avoue que je ne fais pas d'efforts démesurés pour me tenir au courant, et puis avec tous ces blogs à lire il ne reste plus de temps pour lire les journaux...)
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B
Tiens, une émission particulièrement intéressante sur le sujet :<br /> <br /> http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3067<br /> <br /> cf l'acte 4 en particulier
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B
Complément : je vous invite à lire le dernier Attali sur la dette. Il nous rappelle très utilement, pendant de nombreuses pages, tous les exemples passés de royaumes ou d'empires qui ont ployé sous des dettes insoutenables (car la situation que nous connaissons est déjà arrivée, de multiple fois, et arrivera sûrement encore...). <br /> <br /> Il n'y a eu que 2 solutions efficaces de trouvées : <br /> 1- La guerre (quoique pas toujours efficace...) ;<br /> 2- Ne pas payer ses dettes...<br /> <br /> Que peut faire un créancier privé à qui un Etat dit qu'il ne remboursera pas ? Lever une armée, ou faire une croix sur son argent...
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B
Bon, ben je re-poste un commentaire que j'avais posté ici sur un précédent billet, car ces remarques restent d'actualité :<br /> <br /> "Pour sortir de ce colossal merdier, il n'y aura pas 36 solutions... qu'un "grand reset" : on remet les compteurs (de dette) à 0... <br /> <br /> il faut d'abord se poser la question que personne ne pose, et pourtant qui est la plus importante : QUI SONT LES CREANCIERS ? Ben oui, les Etats sont sur-endettés, mais qui détient la dette ? Et le corolaire : à qui les Etats payent-ils des intérêts ?... <br /> <br /> Il n'y a que 3 types de créanciers : <br /> a- d'autres Etats (en particulier émergents, et en particulier la Chine bien sûr pour la dette US),<br /> b- les banques,<br /> c- des particuliers<br /> <br /> Evidemment, que les Etats arrêtent de rembourser "sine die" les intérêts de leur dette (une manière polie de faire un "reset" de leur dette), n'est possible sans conséquence dramatiques que si :<br /> <br /> a- pour les autres Etats : cela passe en réalité par des accords (de remboursement partiels et étalés), sinon c'est la guerre...<br /> <br /> b- pour les banques : elles ne peuvent que s'effondrer, donc cela ne peut se faire qu'avec, simultanément, une nationalisation (à 100% et par spoliation bien sûr, les Etats n'ayant pas les sous pour "racheter") de tout le système bancaire ;<br /> <br /> c- pour les particuliers : cela doit passer par une garantie minimale, d'une certaine hauteur (par ex chaque particulier voit garantir ses placements à hauteur de 50 à 100000 euros, mais sans avoir la possibilité de toucher à son argent pour le moment...).<br /> <br /> ...<br /> <br /> Et si, finalement, la solution pour s'en sortir (à moyen terme) n'était pas si compliquée ?... En théorie, car en pratique nos gouvernants sont encore trèèèèès loin d'y penser sérieusement. Et cela supposerait de frapper vite, fort, et de manière conjointe...<br /> <br /> Et pourtant, entre nous, voyez-vous vraiment une autre solution que celle-ci ? A part basculer dans un grand conflit mondial ?...<br /> "
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