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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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13 avril 2009

Au delà d'Hadopi ?

Cruel dilemme qui se cache derrière le téléchargement: tout travail mérite salaire et il est donc juste de rétribuer les artistes. Mais en même temps, zéro étant plus petit que n'importe quel nombre strictement positif, la gratuité totale est le moyen théorique parfait d'assurer un accès total à la culture. Cependant ça tuerait la création... Alors que faire dans notre vallée de larmes ? Quel compromis nécessairement imparfait proposer ? Et finalement, est ce que la solution ne réside pas aussi dans une réflexion sur nos propres apétits, qu'il s'agisse du consommateur de biens culturels ou du producteur ou diffuseur de ceux ci ?
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O
Je n'ai jamais récupéré illégalement — et encore moins légalement – un Van-Gogh, ni un Klein, ni même un Kandinsky, de même je n'ai jamais possédé dune manière ou d'une autre la maison sur la cascade sur Bear Run, ni squatté rue Mallet Stevens et je n’étais pas né que le pavillon Philips était déjà détruit. Pourtant que ce soit en peinture ou en architecture, je n’ai pas particulièrement honte de ma culture en architecture et en peinture. Je pourrais aussi dire que je n’ai pas vécu usurpé le trône d’un pharaon, ni ne me suis fait passer pour une pythie… <br /> <br /> Je ne pense pas non plus qu’écouter en boucle Israël Kamakawiwo’ole me donne accès à quelque culture que ce soit. Par contre lire sur Wiki qui il était et faire des recherches sur lui, la musique et la culture hawaiienne par contre augmente ma culture. Seulement pour ce faire je n’ai nul besoin de télécharger quoi que ce soit de façon illégale. <br /> <br /> Rien dans la loi Hadopi ne vient empêcher un quelque accès que ce soit à la culture ! Elle ne remet pas en cause l’existence des sites d’information, des encyclopédies en ligne… <br /> <br /> Savoir que Tokio hotel a sorti un nouvel album, quelles sont ses influences, d’où cet artiste, quelle influence il a sur une partie de la population, quel est son registre musical, dans quelle grande tendance musicale il s’inscrit… tout ça oui c’est de la culture et si j’ai choisi pour faire rire le groupe Tokio Hotel on peut remplacer ce nom par « Rolling stone », « MGMT », « Les fatal picards », « Les Wampas » ou tout autre nom de groupe cela fonctionne de la même façon. Bien sûr pour mieux se rendre compte il est important de pouvoir écouter et pour cela il existe des sites qui le permettent de façon totalement légale (Deezer, Jiwa, les Myspaces, les sites des groupes…). <br /> <br /> Écouter ces groupes sur son iPod dans le métro, c’est du loisir ! Et je trouve quelque peu abusé d’invoquer le libre accès à la culture pour sauvegarder ce qui n’est ni plus ni moins qu’un loisir gratuit. <br /> <br /> Certes c’était cool de pouvoir se détendre gratuitement là où autrefois il fallait systématiquement payer. Cependant essayez de visualiser ce que physiquement représenterai votre bibliothèque iTunes si vous deviez posséder les CD correspondant à chaque morceau qu’elle contient. Mieux essayez de voir ce que cela représenterai en disque vinyle et là posez vous la question de savoir combien d’entre nous auraient réellement autant de disques sur ces rayonnages ? Tout ça pour dire quoi ? Simplement que quand on payait pour nos loisirs musicaux on était plus exigent, on sélectionnait ce que on écoutait et on était plus en attente de qualité. Aujourd’hui on s’abreuve sans complexe de soupe et on ne prend même pas la peine de connaître vraiment la plupart des artistes qui peuplent notre playlist. Nos loisirs sont plus variés, mais notre culture musicale plus pauvre. <br /> <br /> Depuis presque le début de ce post je parle de musique et là je vous sens trépigner d’impatience pour me contredire en me disant « Oui mais les films ! ».<br /> <br /> Déjà quand Kurosawa a tourné Rêves il l’a fait pour que son film soit vu sur grand écran, pour que l’image englobe le spectateur, jamais il n’a du imaginer que son film pourrait être vu sous la forme d’un amas de pixels flous sur un écran d’ordinateur. Un film n’est pas conçu pour être vu à la télé, ce serait comme imaginer que de voir une maquette de Pen-Duick VI flottant dans une baignoire pleine de glaçons permettrait de se rendre compte de ce à que c’était de croiser le cap Horn à son bord avec Tabarly. <br /> <br /> N’oublions pas que si les films passent à la télé et sont vendus en DVD ce n’est que pour rentabiliser leur fabrication et que ce n’est pas pour être vu dans ce format qu’ils ont été créés. <br /> <br /> Je ne vais pas reprendre du début pour vous expliquer en quoi mon raisonnement sur la musique s’applique tout aussi bien au cinéma. Qu’il existe des salles où on peut voir des vieux films et que si on est un peu sélectif et que on fait des efforts sur d’autres postes budgétaires on peut très bien aller suffisamment souvent au cinéma pour voir les films qui ont un réel apport culturel : il n’y en a pas tant que ça. <br /> <br /> Certes si je ne les avais pas téléchargés gratuitement je n’aurait certainement pas vu American Pie et ses suites sauf que franchement j’ai beau les re regarder en boucle je n’arrive toujours pas à voir en quoi ces films peuvent être qualifiés de « bien culturels », il me font certes beaucoup rire, mais pour moi ça ça reste du loisir.
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W
1- D’un côté, nous avons une industrie culturelle déclinante n’assumant pas le proxénétisme économique et la pandémie infantilisante qu’elle exerce sous le regard de son débiteur. Celui-ci est à la fois une fondation philanthrope de gestion nationale et une entreprise d’import/export.<br /> 2- De l’autre côté, nous avons une infinité de niches de population n’ayant rien à voir les unes avec les autres, mais faisant front par principe de précaution. Nous prouvant par la même occasion à quel niveau de léthargie se trouvent nos sociétés occidentales pour qu’un luxe devienne une lutte nécessaire.<br /> 3- Au centre, se trouve le gros du troupeau qui n’a pas d’avis et fait preuve d’intelligence situationniste ou d’indifférence banale sur ce combat qui est à la fois d’avant-garde et d’arrière-cour.<br /> 4- Dans toutes les batailles, il y a des pertes acceptables. Mais comme nous ne prenons plus plaisir à nous salir les mains avec une de ces barbaries ancestrales, les invectives servent de nos jours de courroux médiatique ou de Hit Combo virtuel pour le bonheur des voyeurs générationnels et des lâches éternels.<br /> 5- Quand on pratique l’affrontement constant ou la paix commémorative pour occuper son temps, c’est que l’on est plus en mouvement. Alors la guerre civile des flux a-t-elle un sens ?<br /> La suite ici :<br /> http://souklaye.wordpress.com/2009/03/13/creation-internet-et-insultes-gratuites/<br /> <br /> <br /> Si la guerre propre consiste à une extermination massive, mais sélective, je ne sais pas si je dois avoir plus peur de la course à l’armement des États ou celle de l’équipement des foyers en informatique familial.<br /> Au fond, il n’y a pas de différence entre les deux, si ce n’est la démocratisation à outrance au nom du progrès et des actionnaires, petits ou gros.<br /> <br /> Le mythe de la technologie de service laisse peu à peu place à l’assistanat compensateur.<br /> Le tout fonctionnel transforme le temps d’activité en consommation passive.<br /> <br /> Quand les objets deviennent des outils, on peut observer les premiers signes de dépendance émotionnelle.<br /> Pas besoin d’une grande imagination banale ou d’une de ces paranoïas simulées pour constater que notre écosystème subit une profonde mutation<br /> La suite :<br /> http://souklaye.wordpress.com/2009/02/24/effets-secondaires-de-la-fracture-numerique/
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