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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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7 novembre 2009

La crise financière est t'elle vraiment terminée ? (2/3)

Les autres outils pour combattre la récession, c'est le "quantitative easing" dont je vais vous parler maintenant. L'idée du "quantitative easing" consiste à revaloriser les actifs (en particuliers obligataires) en les rachetant. Et c'est la banque centrale qui s'en charge.

Les actifs cessant de se déprécier, on espère alors que les banques voyant leur bilans moins dégradés - vu qu'elles évacuent leurs acitfs toxiques - ne fermeront pas le robinet du crédit... Deux points à souligner cependant:

- cela revient à créer de l'argent à partir de rien: en pratique la banque centrale va racheter les bons qu'elle a elle même émise pour en maintenir le cours!

- cela fait grimper le prix des obligations et donc chuter leur rendement (c'est ce mécanisme qui permet de faciliter le crédit en entrainant une baisse des taux pratiqués par les établissements bancaires).

L'espoir c'est que les banques se remettent alors à fabriquer du crédit à pas cher ce qui stimule la consommation. De plus la création de masse monétaire stimule une inflation censée pousser à la consommation. En clair le "Quantitative Easing" c'est de la création de monnaie sans la planche à billet!

Mais le quantitative easing comporte des risques:

- si on n'y va pas assez fort, c'est comme pisser dans un violon. Le crédit reste cher et l'économie s'enfonce dans la spirale déflationiste. C'est un peu ce qui est arrivé aux japonais pendant plus de 10 ans...

- la banque centrale doit "payer" la création de masse monétaire soit par l'augmentation des taxes soit par le retour de l'inflation... Elle prend aussi le risque de perdre beaucoup d'argent si les actifs qu'elle a racheté se déprécient.

- C'est une relance artificielle qui peut à un moment donné saper la confiance des investisseurs dans l'économie qui pratique cela. Et si ces derniers retirent leurs billes, il s'en suit une dévaluation de la monaie ce qui alimente encore l'inflation. Au pire, on a un scénario à l'Argentine voire une hyperinflation: c'est le risque si on y va trop fort...

Qui pratique ? 

- le Japon: historiquement, ce sont les premiers à avoir pratiqué cette politique pour surmonter la crise déflationiste qui a suivi l'explosion de la bulle de 1989. Et elle a pratiqué pendant longtemps... Vous trouverez sur Wikipedia toute l'histoire de la naissance du "quantitative easing", notamment son "invention"par Richard Werner... 

- la FED: suite à la crise de 2007-2009, elle a racheté non seulement ses propres bons mais aussi tout un tas d'actifs toxiques. Ainsi, elle a racheté pour 1000 milliards de $ de titres à 30 ans appuyés sur des emprunts (mortgage-backed securities MBS) émis par Fannie Mae et Freddie Mac, les deux grand organismes de refinancement de l'immobilier américain. Les avoirs financiers détenus en MBS par la FED ont même dépassé ceux en bons du trésor! La fin du programme de rachat de MBS est prévue en mars 2010 (1250 millards de $ en MBS rachetés)

QE_FED

A noter que la grande question, c'est de savoir ce qui va se passer quand la Fed va sortir de cette politique ? Enfin si elle en sort...

- la BCE: suite à la crise de 2008, la BCE s'y est aussi collée. Elle s'est ainsi mise à accepter des produits structurés, c'est à dire à racheter des actifs un peu bancals. Au point que la International Financial Law Review qualifie en octobre 2008 la BCE de décharge pour actifs pourris... Par contre là j'ai pas trouvé d'analyse détaillée de l'ampleur des opérations de la BCE. Visiblement ils n'aiment pas trop en parler à Francfort. J'ai juste trouver le papier suivant mais vraiment, je suis loin d'avoir tout compris... Apparemment, le quantitative easing de la BCE diffère subtilement de celui pratiqué par la Fed ou par la banque centrale anglaise. Si quelqu'un veut bien éclairer ma lanterne, je suis preneur.

Pour en savoir plus: la FAQ "Quantitative Easing" de la BBC (très pédagogique)

Mais bon, est ce que cette "recette non conventionelle" va marcher ? L'économie est t'elle en bonne position pour repartir ?

Vous en saurez plus dans le prochain épisode...

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Commentaires
I
Une bulle peut en cacher une autre. D'autres crise surviendront du système financier. C'est inévitable compte tenu des politiques de fonds menées. La course au profit est permanente en dépit du coté non éternel des périodes de prospérités. <br /> Le cas de la chine est à surveiller.
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