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After a year in Boston, entering an happy Apocalypse
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3 novembre 2011

Parce que tout commence par l'école...

Aaaahhhh.... Enfin un papier qui dit des choses intelligentes sur l'école.

Hier, le Monde a publié un point de vue de François Dubet, un sociologue connu pour ses travaux sur l'éducation et le système scolaire en France. Je vous invite à le lire car il met le doigt sur un point essentiel: le coeur du problème ne réside pas dans l'opposition entre mettre plus de moyens pour que ca marche mieux et revenir à l'école d'avant où ca marchait mieux, elle n'est pas non plus dans l'opposition entre disciplinaires et pédagogues, elle est dans notre conception de la finalité du système éducatif.

Et sur ce point, François Dubet rejoint Patrick Fauconnier dont j'avais déjà parlé: l'école française est conçue et pensée comme une raffinerie destinée à distiller une petite élite, ce en quoi elle réussit pas trop mal (mais jusqu'à quand quand on voit sa tendance à la consanguinité inquiétante sur les 20 dernières années). Par contre, elle échoue à éduquer les autres, et donc à donner aux futurs citoyens de la République les bases qui leur permettront de bien vivre ensemble par la suite. 

Le débat n'est donc pas dans l'opposition disciplinaires/pédagogues vu qu'il faudra de toutes façon construire une pédagogie en s'appuyant sur des savoirs disciplinaires et en sachant en dépasser les cloisonnements. 

Le débat n'est pas non plus sur les moyens: il en faudra pour engager une transformation en profondeur de notre conception de l'école qui se traduira par une modification de la formation des enseignants, mais aussi de la manière dont fonctionne les établissements.

Comme le dit François Dubet, le pire serait de mettre les moyens pour éteindre l'incendie et acheter une forme de "paix sociale" tout en continuant à considérer comme perdue et indigne d'intérêt toute la jeunesse qui ne sortira pas par les étages "nobles" de la raffinerie éducative.

Le politique a évidemment un rôle crucial à jouer là dedans. Mais son impulsion ne devra pas se limiter à des modifications réglementaires et à ouvrir les vannes budgétaires. Le vrai challenge sera d'amener la société française, c'est à dire les parents et les enseignants (bref nous tous), à ouvrir les yeux sur notre conception très "ancien régime" de l'éducation et à la remettre radicalement en cause. Sachant que le citoyen-électeur n'aime pas qu'on lui mette le nez dans sa merde, c'est la partie vraiment dure du job...

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